Le Promeneur du champ de mars

de Robert Guédiguian (Fr, 1h50) avec Michel Bouquet, Jalil Lespert...


Evocation des derniers mois de François Mitterrand à travers les yeux d'un jeune journaliste fasciné et effrayé par ce père de la Nation aux ambiguïtés monstrueuses, Le Promeneur du champ de mars est le meilleur film de Robert Guédiguian, pour des raisons paradoxales. D'abord parce qu'il choisit une posture modeste devant la figure de l'ex-Président et surtout face à l'acteur qui l'incarne. Michel Bouquet est immense, créant un hybride entre son passé d'acteur (le salaud magnifique) et les zones d'ombre de son modèle, empêchant ainsi toute récupération politique. Le mysticisme tardif, la peur de la mort, les arrangements idéologiques et le désir de marquer l'histoire : tout est abordé avec une surprenante légèreté, comme une comédie du pouvoir sans cesse menacée par le tragique et le pathétique.


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