Rénovation à l'italienne

Théâtre / Après deux ans de travaux et avec quatre mois de retard, le Théâtre des Célestins sera inauguré le 1er juin. Visite guidée. Dorotée Aznar


Créé en 1792, le Théâtre des Célestins a sa configuration actuelle depuis 1881. D'incendie en incendie, les Célestins sont le fruit d'une histoire tumultueuse qui va prendre un nouveau tournant avec la réouverture du théâtre le 1er juin. Plus de deux ans de travaux ont été nécessaires pour offrir aux spectateurs plus de confort et des normes de sécurité en accord avec la législation. Les Célestins devaient en effet revoir leur copie dans divers domaines : sécurité du public et des personnels, normes d'hygiène, accessibilité aux handicapés ou amélioration du dispositif d'accueil du public. C'est désormais chose faite. Le théâtre a été entièrement repensé, tant pour les acteurs que pour les spectateurs. Les principales modifications concernent la grande salle où, au parterre comme aux balcons, la visibilité n'était pas équitable entre les spectateurs. Le confort d'assise était également très nettement insuffisant. La capacité d'accueil de la grande salle a donc été réduite et le théâtre passe de 857 places à 820. Les "mauvais sièges" ont été supprimés afin de laisser place à la régie... et aux genoux. Dans la grande salle, toutes les courbes de visibilité ont été refaites, ainsi que le parterre et la cage de scène. La première corbeille a même été remontée de quarante centimètres ; une véritable "prouesse technique", selon Louis Faure, directeur technique du théâtre. La diminution des places assises dans la grande salle est compensée par la création d'une petite salle de spectacle pouvant accueillir jusqu'à 170 personnes. Le choix des gradins gigogne permet également d'utiliser cet espace pour les répétitions.Changements et continuitéIl ne faut pas s'attendre à des bouleversements radicaux. Beaucoup d'éléments, classés, comme le Foyer des Artistes ou le bar du public, n'ont pas été modifiés. De même, l'acoustique de la grande salle n'a pas été repensée, en raison "de la très bonne qualité de son". Il s'agit d'une rénovation pas d'une innovation ; les Célestins restent un théâtre à l'italienne, l'ancienne configuration et les couleurs dominantes ont été préservées. Ainsi, l'or et le rouge, gages de l'identité du théâtre, se disputent toujours la vedette. La décoration intérieure, le plafond de la salle, les peintures du Foyer du Public, témoins du renouveau de la grande peinture décorative du XIXe siècle, ont bien évidemment été conservés. On note d'ailleurs une volonté de se rapprocher du passé fastueux de ce théâtre : le grand lustre a été entièrement rénové et, suite aux recherches des architectes des monuments historiques, les couleurs d'origine ont fait leur réapparition dans les couloirs. Les travaux font d'ores et déjà la fierté de l'équipe. "C'est une grande réussite, nous n'avons jamais bloqué le quartier, tout s'est fait depuis l'intérieur" se félicite Louis Faure. L'essentiel du chantier est désormais terminé, restent quelques finitions qui devraient être achevées à la fin du mois de juillet.


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