L'art et les manières


Rencontres / Du Hang'art, salle de location privée, à la Boulangerie du Prado dont la salle est à la disposition des artistes, en passant par l'Autre côté du Pont, qui finance l'art par la table, divers modes de diffusion et de financement de la culture se dessinent dans le septième arrondissement. Pascale Perrin est à l'origine de la création du Hang'art, situé rue Clément Marot, dans le quartier de Gerland. Pour elle, les ambitions culturelles se dessinent sur fond de pragmatisme : "Nous avons une position de loueur de salle. Le Hang'art diffuse du théâtre, de la danse, de la musique et nous pouvons même faire des efforts sur les tarifs de location mais nous voulons rester polyvalents". Avec une jauge de 300 personnes, la salle est essentiellement louée pour des colloques, des expositions et des soirées. "Nous finançons l'art par les autres activités de location", explique la responsable du lieu. La diffusion de la culture ne représente pas plus de 20% de l'activité. "Sur le fond, on souhaiterait se concentrer d'avantage sur les activités culturelles mais le public n'est pas réceptif", constate Pascale Perrin. Une incapacité à attirer le public que ne connaissent pas les lieux profondément ancrés dans leur quartier. Culture et quartierA la frontière entre 3e et 7e arrondissement, De l'Autre côté du Pont tente avec plus de succès le financement de la culture par les activités parallèles. "Le bar et la restauration sont au service de l'art. Il y a au moins quatre concerts par mois dans notre établissement et tous les artistes qui se produisent ici sont payés", explique Axel, l'un des quatre associés qui gèrent le lieu. "En créant ce bar, nous voulions toucher un large panel de la population, ne pas attirer uniquement le public habituel de la culture", ajoute-t-il. Même discours à la Boulangerie du Prado, même volonté de proposer un lieu de vie à la population. "L'accès aux spectacles est gratuit, cela permet aux gens du quartier de venir voir des spectacles, même ceux qui normalement n'y ont pas accès", raconte David Fisquet, programmateur du lieu. Et si le public répond présent, c'est sans doute que l'implication des acteurs n'est pas la même. Pascale Perrin parle du Hang'art en terme d'opportunités : "Quand nous avons créé cette salle, il n'y avait rien dans le quartier, nous avions certes des ambitions culturelles mais pas uniquement". De l'autre côté, les lieux auto financés refusent la marchandisation de l'art et croient encore que l'on peut "ne pas utiliser les groupes, mais leur servir de tremplin". DA


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"Le septième ne doit pas brûler les étapes"