La techno selon Autechre


Musique / Des monstres sacrés. Rien de moins. D'authentiques révolutionnaires ayant exercé une influence considérable (et parfois paralysante) sur une génération de technophiles cultivés, engendrant une descendance dans tous les pays où sampler et matière grise font bon ménage. Voilà donc Autechre au DV1, et c'est un événement. Pour être à sa hauteur, le "petit club" limitera sa jauge (250 personnes) et refera entièrement sa sonorisation. Le son est évidemment essentiel pour le duo de Sheffield : la richesse des morceaux est autant liée à leurs constructions, hallucinantes de complexité, qu'à la manière dont ils se déploient dans l'espace, dont les blips se répondent entre eux, se perdent un temps avant de réapparaître et de s'enfoncer dans des spirales sans fin. Autechre célèbre les noces d'une musique populaire (la techno) et d'une musique savante (la musique concrète) dans un grand mouvement d'abstraction fait de crissements, de fracas mais aussi d'authentiques mélodies qui finissent toujours par prendre le pouvoir au milieu du chaos. Musique libératrice car soumise à ses propres lois ; musique cérébrale qui, en live, s'adapte à ses auditeurs, descend de sa montagne et retrouve son immédiateté (si on en croit leurs Peel Sessions publiées en CD, où l'art d'Autechre n'a jamais été si proche de l'agora populaire) ; musique admirée par beaucoup de personnalités admirables (des gens aussi différents que Thom Yorke ou Beans citent Autechre comme leur groupe préféré), mais qui cultive avec attention son autarcie (une discographie labyrinthique dont on conseille les majeurs Chiastic Slide, EP7 et Cornfield, tous sortis chez Warp) et sa discrétion sur scène. On le répète donc, pour les moins attentifs : leur venue au DV1 est un événement.CCAutechreAu DV1Mardi 26 avril


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