Tranches de l'art

Événement / "Ça tranche !" est le dernier né des week-ends organisés aux Subsistances. Celui-ci, comme les précédents, propose de partir trois jours à la découverte de la création contemporaine sous toutes ses formes. Retour sur un concept qui a su séduire le public. Dorotée Aznar


Dés leur arrivée à la direction des Subsistances, en janvier 2004, Guy Walter et Cathy Bouvard imaginent une nouvelle forme de rencontres artistiques ponctuelles au sein de l'ancien couvent. Ces "week-ends" se donnent pour objectif d'attirer un public nombreux et diversifié, autour du travail d'artistes en résidence. Le week-end de printemps, qui se déroule les 1er, 2 et 3 avril, réunit 90 artistes contemporains autour de la thématique du crime, résumée par l'expression "ça tranche", placardée sur les programmes. Danse, théâtre, nouveau cirque, musique et plateau électro lors de deux soirées "échos sonores" ; la programmation est volontairement éclectique et riche, le spectateur est invité à franchir les univers, à se frayer sa propre voie dans la compréhension des langages les plus novateurs et les plus singuliers. Pas d'unité dans la forme, le week-end de printemps fait place aux performances, aux expositions, aux spectacles et aux projections, avec des courts-métrages, notamment le travail de Pierre Meunier autour de la décapitation.Bousculer les pratiquesLes démarches sont plurielles, de la plus aride avec le chorégraphe Laurent Pichaud à la caravane de Laurent Driss, qui fait presque partie désormais du paysage quotidien des Lyonnais. Un seul point commun : une volonté de décalage, prônée et assumée par l'équipe en place. On ne vient pas aux Subsistances pour flatter les valeurs sûres. Les week-ends font partie intégrante d'un processus d'appropriation d'un langage par le public ; il s'agit de faire des Subsistances un lieu de vie où l'on ait envie de s'arrêter, avec bar, terrasses et ambiance de kermesse. Les créations programmées lors de ce week-end sont sans conteste d'envergure nationale. Pourtant, l'artiste contemporain ne provoque pas nécessairement l'engouement du public. Comme le souligne Cathy Bouvard, directrice déléguée des Subsistances, "les vrais artistes ont trois pas d'avance sur leur temps, il faut souvent un temps d'adaptation pour les suivre et les rattraper". La nouvelle équipe n'a pas craint de bousculer le public, il le lui a bien rendu. Cinq mille spectateurs lors de la première édition, presque trois fois plus en janvier dernier, les objectifs sont plus qu'atteints et le week-end de printemps risque d'afficher à nouveau complet. S'il fallait une dernière motivation pour se déplacer, on signalera que ce rendez-vous est le dernier du genre. En raison des travaux entrepris aux Subsistances, la formule des week-ends sera provisoirement suspendue. Des soirées seront organisées une fois par mois, en attendant la réouverture en janvier 2007 avec une programmation événementielle à grande échelle.Week-end Ça Tranche !Aux SubsistancesLes 1er, 2 et 3 avril


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