FRAC en vrac


Expo / Le FRAC Rhône-Alpes et le Musée d'art moderne de Saint-Etienne possèdent un trésor photographique méconnu qui n'a pas d'autre équivalent en région : quelques 2500 tirages qui vont allègrement de Nadar à Cindy Sherman, en passant par Walker Evans, Raoul Haussman, Helen Levitt, Boltanski et tant d'autres... Ces collections ont été constituées en grande partie par le critique et historien d'art Jean-François Chevrier entre 1986 et 1989 : on y trouve donc beaucoup de photographies des années 80 et bien des images ayant trait au corps, thème cher à cette personnalité. Hormis cela, c'est un joyeux bordel, une sorte de monstre accumulant tout à la fois images anecdotiques et œuvres majeures, petits formats noir et blanc et images monumentales en couleur, séries complètes et photos esseulées... Difficile donc d'accrocher avec clarté un tel capharnaüm ! La double exposition consacrée à ces collections, La Photographie à l'épreuve, s'avère ainsi surtout remarquable par la quantité exceptionnelle de photographies présentées (environ 450 à l'IAC de Villeurbanne et 250 au Musée d'art moderne de Saint-Etienne) et le nombre de chefs-d'œuvre qu'elle présente. Nous en prenons plein les yeux, mais n'y comprenons goutte quant aux enjeux artistiques. Pour vous mettre l'eau à la bouche citons en vrac quelques moments forts... A Villeurbanne : la salle consacrée aux métamorphoses du corps de John Coplans, les portraits morbides d'aristocrates italiens par Patrick Faigenbaum, l'œuvre monumentale de Craigie Horsfield, les talons et tambours de Patrick Tosani, le documentaire panique de Robert Adams sur une petite ville américaine à proximité d'une usine d'armement nucléaire... A Saint-Etienne : la grande salle consacrée aux auteurs contemporains (John Baldessari, Christian Boltanski, Jeff Wall, Victor Burgin), les œuvres chocs de Larry Clark ou du trop méconnu Chris Kilipp sur les punks et les gitans, les nombreuses images de Raoul Haussman et d'Helen Levitt... JEDLa Photographie à l'épreuve à l'IAC Villeurbanne jusqu'au 22 mai et au Musée d'art moderne de Saint-Étienne jusqu'au 10 avril.


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"Un medium excitant parce qu'inclassable"