Après l'ENSATT...


Portraits / L'ENSATT sélectionne l'élite. Une élite choyée, valorisée et accompagnée par des dispositifs d'insertion professionnelle pendant les trois années qui suivent leur sortie de l'école. Marianne Pommier, que l'on a pu remarquer récemment dans La Cuisine (mise en scène par Claudia Stavisky), et première lyonnaise a avoir intégré l'ENSATT confirme l'efficacité du dispositif. "L'école possède une réserve financière qui lui permet de rémunérer les comédiens dans plusieurs cas de figures. Soit le comédien a été contacté par un metteur en scène et présente le projet à l'école pour obtenir un financement, soit les metteurs en scène contactent l'ENSATT. Enfin, cette aide peut-être affectée aux élèves, comédiens, techniciens qui se lancent seuls. C'est une opportunité pour des petites compagnies qui ne pourraient pas travailler sans cette manne financière". La comédienne, qui tente de concilier productions d'envergure et travail avec des petites compagnies locales, voit ces aides comme la possibilité d'envisager un travail artistique dans des conditions décentes. "La jeune création, c'est avant tout un travail collectif, fondé sur l'envie. En cela, je pense que l'ENSATT a réellement un rôle à jouer. On y forme des groupes, on n'y promeut pas des individualités". Et c'est sans doute pour cela que l'Ensatt n'est pas le moule à comédiens que l'on a pu blâmer. Les parcours des acteurs ne se ressemblent pas, comme le souligne à loisir Yannick Laurent, le remarquable "Neveu" des Carnets du Président. "Certes, l'ENSATT permet aux comédiens de se constituer un premier réseau de connaissances, notamment grâce à la qualité des intervenants qui nous suivent pendant trois ans et qui ont le temps d'appréhender l'aspect humain des acteurs, mais il n'y a pas de règles. L'insertion se fait surtout dans les choix artistiques de chacun". Pour lui, si les certitudes ne sont pas à l'ordre du jour, l'avenir est pourtant souriant. Une permanence au théâtre des Ateliers jusqu'au mois de juillet, des propositions pour l'année à venir, et une ambition transmise par l'école "défendre une vision du théâtre, et promouvoir de grandes œuvres".Dorotée Aznar


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"Un cahier des charges intime"