Du punk aux Beach Boys


Expo / Si la musique punk est née en Angleterre avec les Clash et les Sex Pistols, le punk graphique quant à lui est bien né en France en 1974 avec le collectif Bazooka, véritable gang explosif composé d'étudiants aux Beaux-Arts de Paris. Loulou et Kiki Picasso, Olivia Clavel, Lulu Larsen, Bernard Vidal et Jean Rouzaud inventent un graphisme dur, agressif et provocateur, nourri de BD, de rock et de culture populaire. En 1977, ils "foutent la merde" dans les colonnes du journal Libération, détournant les images, intervenant de manière intempestive avec dessins et textes ajoutés. Bazooka produit quantité de fanzines éphémères, de revues (dont Un regard moderne) et de livres dont l'influence est encore vivace aujourd'hui. En 1980, le groupe explose en plein vol. Et, vingt ans après, trois ex-bazooka (Loulou et Kiki Picasso, Olivia Clavel) reprennent l'aventure en troquant le papier pour le numérique, sur le site unregardmoderne.com. La petite rétrospective présentée à la Librairie Le Bal des Ardents constitue une bonne introduction à cette passionnante aventure politico-artistique. Pétris de BD et de formes libérées, les dessins d'Olivier Millagou et de cinq autres artistes le sont aussi. Mais ici le punk laisse place à un rock plus apaisé, à l'ironie, aux plages hawaïennes et à un esprit plus Beach Boys. Les six artistes ont investi la galerie Néon pour la plonger dans l'obscurité et y disséminer leurs dessins fluorescents : un joueur de tam-tam au milieu de fleurs généreuses, des surfeurs, Elvis crucifié, des cerveaux parachutés dans le vide... Et bien d'autres surprises dans un lieu transformé avec un humour grinçant en véritable boîte de nuit d'été.J-EDBazooka fout la merdeÀ la librairie Le Bal des ArdentsJusqu'au 6 marsMau-mau (black&white)À la galerie Néon Jusqu'au 19 mars.


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(Anti)Folk en peluche