Authentique et éclectique

Pionnier du mouvement hip-hop, adoubé par Afrika Bambaataa lui-même au début des années 80, le DJ français Dee Nasty sera aux platines du Studio 1 le 21 janvier... Propos recueillis par Damien Grimbert


Comment as-tu découvert le hip-hop, et comment se sont fait tes débuts dans la discipline ?Dee Nasty : C'était aux Etats-Unis, en 1979, à San Francisco, où j'habitais à l'époque. Mais pour moi, c'était pas encore du hip-hop, juste de la funk rappée. Il y avait déjà du graff, des breakers, mais j'avais pas encore fait l'association, compris que tout çà constituait un mouvement... Ca, je l'ai réalisé plus tard, avec la venue d'Afrika Bambaataa à Paris en 1982, lors de la tournée New York City Rap. À mes côtés, il y avait Bambaataa, le Rock Steady Crew, Futura 2000, Fab Five Freddy, toutes les disciplines étaient représentées... Ca a été un coup de cœur, je suis rentré à fond là-dedans. À l'époque j'avais déjà une émission de radio sur une radio pirate qui s'appelait Arc en Ciel, et qui émettait sur le Nord de Paris. C'est ce que j'ai fait en premier dans le hip-hop, j'ai essayé de rapper, de breaker, mais c'était pas mon truc, rapper j'ai continué quelques années, mais finalement je me suis concentré sur les platines...Tu as exploré pas mal de courants proches du hip-hop (électro, funk, et même house...) et collaboré avec des artistes aussi variés qu'Anti Pop Consortium ou Manu Le Malin...Pour moi, c'est cohérent, ça fait tout partie de la même famille... Ensuite c'est une question d'opportunité... J'ai aussi travaillé avec des cubains, le bassiste du Buena Vista Social Club, Cachaito Lopez, on a tourné 2 ans ensemble... Et dans le futur, je dois refaire des trucs avec Manu Le Malin, avec Manu, de Treponem Pal aussi, avec qui j'ai bossé sur Elephant System...Comment ton label, Les Disques Pirates, s'est-il retrouvé en licence chez UWE, un label franchement orienté électro ?C'est grâce à Manu Le Malin, et aussi au fait que je les connais depuis super longtemps. C'est eux qui avaient choisi le morceau que j'avais fait avec David Chong, pour qu'il devienne l'hymne de la Techno Parade et ils m'ont souvent emmené en free party pour apporter une touche un peu hip-hop... Et puis c'est pratique, c'est eux qui gèrent tout, mais le nom du label t'appartient et tu gardes la direction artistique... Pour l'instant on a fait une seule sortie, l'année dernière, et fin septembre, on sort AMS Crew, des gars du 18e avec qui j'ai collaboré, et un peu plus tard, une mixtape "officielle" que j'ai réalisé, avec principalement du hip-hop US indépendant de 2004.Dee Nasty, le vendredi 21 janvier au Studio 1


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Judith Henry