Cuisine indépendante


Rencontre / Le groupe A Song soufflera sa première bougie en mai prochain. Il n'a fallu que quelques mois aux musiciens pour décrocher des dates de concerts, dont une participation au festival PUZZLING!, le 22 janvier. Mais du garage à la scène, les parcours ne se ressemblent pas. "J'ai rejoint un groupe déjà constitué, on ne part pas de zéro", explique Tibo, le chanteur de A Song. Et si la musique est sa seule activité, les autres membres du groupe travaillent en parallèle. "Beaucoup de petits groupes acceptent de jouer sans être payés, pour trouver des cachets il faut s'exporter en dehors de Lyon, il est rare que des lieux de diffusion locaux acceptent de nous payer", souligne-t-il. La clé du succès, c'est les rencontres. "Le travail des associations qui aident le rock indépendant est essentiel, surtout quand on n'est pas un groupe vendeur avec musique festive et paroles en français...", ajoute le chanteur, peu enclin aux concessions commerciales. Les rencontres et la débrouille. "Avant de trouver un local à louer à l'année à Saint-Paul, on répétait dans des garages, chez les membres du groupe mais ce n'était pas optimal...". A Song se lance rapidement dans l'auto production. Tibo apprend à monter un PC et "Cock your pistol", le premier album, voit le jour. "Je fais tout moi-même, je grave les CD, je fais les pochettes, le tout est de présenter un produit sérieux. Avoir une maquette c'est essentiel, sinon on vous oublie, même si on a aimé ce que vous faites sur scène". Le groupe fait ses premières armes sur la scène lyonnaise : Sirius, Blue Banana, Ninkasi Kafé et multiplie les concerts en dehors du département. Les échos sont positifs, le deuxième album est déjà en chantier, avec le regard bienveillant du label Disques Puzzle. Pourtant, le chanteur souhaite garder la spontanéité de l'auto production. "En studio, on est pressé par le temps, on a peu de pouvoir sur le mixage, le mastering ; l'indépendance a des avantages indéniables". C'est principalement pour la distribution que le groupe tente de se faire aider, "pour se confronter au public et vivre correctement de notre travail".Dorotée Aznar


<< article précédent
"Lyon peut aussi exister par sa scène pop"