L'Europe superstar


Cinéma / C'était le grand constat de fin d'année dernière : le cinéma européen affichait de belles couleurs, grand vainqueur des festivals internationaux (à l'exception, notable, de Cannes, où seule la France tira son épingle du jeu), ouvertement courtisé par Hollywood (les exilés sont légions, frenchies en tête de Richet à Siri, suivis par quelques Anglais goguenards comme Paul Greengrass) et nouvellement bankable. C'est le premier épiphénomène de cette rentrée : les salles lyonnaises relaient le mouvement, avec un premier trimestre scandé par quatre événements notables. D'abord, la rétrospective Fassbinder à l'Ambiance, qui débutera avec la projection du Mariage de Maria Braun en présence d'Hannah Schygulla le mercredi 5 janvier. Au programme, 8 films (à raison de deux par semaine) dont 4 au moins sont immanquables (Le Mariage de Maria Braun, donc, Le Droit du plus fort, La 3e génération et Le Secret de Veronika Voss), les quatre autres n'étant pas forcément dispensables non plus (Lola une femme allemande, Maman Kusters s'en va au ciel, Tous les autres s'appellent Ali et Les Larmes amères de Petra Von Kant). Ensuite, c'est au Zola que ça se passe avec fin janvier la traditionnelle semaine Ciné O'Clock consacrée au cinéma anglais, avec une avant-première attendue, celle de Vera Drake, dernier Mike Leigh et Lion d'or au festival de Venise 2003. Puis en mars, toujours au Zola, les Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-Américain devraient mettre l'Espagne à l'honneur, entre le nouveau Amenabar (Mar Adentro) et la présence (pour l'instant sous réserves) de Carlos Saura, sans oublier le très attendu nouveau film de Carlos Sórin, réalisateur remarqué il y a deux ans avec l'excellent Historias Minimas. Enfin, il est normal de terminer ce tour d'Europe par une escale française du côté des Alizés à Bron. Le programme de Drôle d'endroit pour des rencontres est pour le moins alléchant, entre le retour sur les terres lyonnaises d'Arnaud Desplechin pour présenter son extraordinaire Rois et reine et les avant-premières (en présence de leurs réalisateurs) de Chok Dee de Xavier Durringer et du Promeneur du champ de mars de Robert Guédiguian. De quoi marquer quelques pauses dans une rentrée cinématographique pléthorique (voir page 7), où une nouveauté chasse l'autre sans grand égard.CC


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"Un goût pour les oiseaux rares"