Musiques actuelles sous perfusion


Scènes / La création et la diffusion des musiques actuelles sont devenues, depuis deux ans, l'un des axes politico-culturels de la Ville de Lyon. On peut sans doute s'interroger sur la nature et la valeur de cet engagement. Est-ce bien à la ville d'assumer de telles fonctions ? L'aide proposée est-elle réellement génératrice d'innovation ? Nul doute pour Patrice Béghain, adjoint à la culture, qui dénonce "les difficultés rencontrées par les acteurs en raison d'un manque de dialogue avec les pouvoirs publics, l'absence de réseaux de professionnels et les faibles budgets alloués à la réalisation des projets". Aux grands maux les grands remèdes, plusieurs lieux, sélectionnés après un appel à projet lancé en juillet dernier, sont ainsi appelés à devenir des lieux de diffusion officiels. Le Bistroy, A Thou bout d'chant et la MJC Perrache seront sans doute prochainement des "lieux de la première représentation" et recevront "soutien prolongé" et aides publiques. La Salle Genton (jazz et musiques improvisées) et le Rail théâtre, conventionné avec la ville, vont devenir "des lieux de diffusion privilégiés" et devront également développer l'accueil de résidences et de répétitions. Enfin, la Ville a clairement affiché sa volonté d'étendre le réseau des scènes existantes. La salle Basset sera rénovée, un nouveau soutien sera apporté à des salles dans le 8e et le 9e arrondissement qui sont actuellement sous-équipées et, par ailleurs, une nouvelle salle de concert de 350 places verra le jour d'ici à l'automne 2005 dans l'ancien marché-gare au Confluent, dans le deuxième arrondissement. À Lyon, les musiques actuelles sont sous bonne garde. Et pour ceux qui en douteraient encore, Monsieur Béghain l'a annoncé haut et fort, "je ne souhaite pas reproduire le modèle qui s'est mis en place dans le théâtre et dans la danse. Au-delà des subventions, il faut mettre en place des outils". Nous voilà rassurés.Dorotée Aznar


<< article précédent
L'Europe superstar