"Il ne faut pas attendre d'être personnellement concerné pour agir"

Interview / Kader Belmoktar, danseur de la compagnie Käfig depuis sept ans, participe à l'opération Sida Basta ! aux Subsistances. Propos recueillis par Dorotée Aznar


Pourquoi participez-vous à la soirée aux Subsistances ?
Kader Belmoktar : Mourad Merzouki (chorégraphe de la compagnie Käfig, NdlR) a demandé à tous les danseurs s'ils souhaitaient participer à cette journée d'action. Presque tous ont répondu à l'appel, c'est une occasion pour donner de nous. On ne peut être artiste sans s'engager et notre compagnie, de par sa notoriété, peut aider à la mobilisation, établir un dialogue avec les jeunes et leur donner un exemple. C'est d'autant plus facile que Käfig représente la jeunesse des quartiers... Dans un monde où toute forme d'entraide est devenue politique, avec la compagnie, on souhaite simplement que notre renommée permette d'attirer le public et rapporte de l'argent aux associations de lutte contre le sida.

Vous sentez-vous directement concerné par les questions liées au sida ?
J'ai 27 ans, le sida est une maladie qui a profondément marqué ma génération. Beaucoup de jeunes sont touchés et, à mon avis, il ne faut pas attendre d'être personnellement concerné pour agir chacun à son échelle. Pour moi, la question du sida est concrète et si une association nous demande de les soutenir, cela me paraît évident. Il ne s'agit pas d'un coup de pub pour la compagnie, notre engagement est réel.

Qu'allez-vous proposer ce soir ?
Neuf danseurs de la compagnie vont présenter des extraits des spectacles que l'on a montés. Avec des "tableaux" de Récital et de Dix versions, nous souhaitons montrer au public comment le hip hop a réussi à sortir d'un processus de show et de démonstration pour évoluer vers l'écriture de véritables trames. Nous voulons surprendre, être là où on nous attend pas... En fait, Mourad était même prêt à monter un spectacle spécialement pour l'occasion, mais c'était assez compliqué d'installer décors et lumières aux Subsistances. Mais pourquoi pas dans les années à venir, les danseurs de la compagnie sont partants...


<< article précédent
Sidactivisme culturel