Associations cherchent militants


Depuis 2000, les associations lyonnaises de lutte contre le sida sont regroupées dans le collectif ECLAS. "Nous avons souhaité réunir les vingt-quatre associations, en tenant compte de la diversité des acteurs, afin de nous adresser à des publics divers, les femmes, les homosexuels, les prostituées ou les jeunes", explique Patrick Pelegue, coordinateur de cette structure. ECLAS mène ses actions sur plusieurs fronts : prévention, lutte pour l'amélioration de l'accès aux droits et aux soins et organisation collective autour du 1er décembre. Sur les 1500 personnes séropositives recensées dans le Rhône, 1000 fréquentent au moins ponctuellement une association. Pourtant, la diminution des budgets alloués par l'Etat en 2004 et la prochaine régionalisation des crédits génère l'inquiétude, "même si le sida a été déclaré cause nationale en 2005, nous sommes dans l'incertitude", confie Patrick Pelegue. La démobilisation générale autour de la lutte contre le sida est une autre source d'interrogation. À Lyon, conditions climatiques déplorables aidant, la marche du 1er décembre a tout bonnement été annulée l'an dernier. Mais cette année, des petits nouveaux ont fait leur entrée avec pour objectif de réveiller le monde associatif local. Rhose, association homosexuelle créée notamment sous l'impulsion de Baptiste Jacquet, n'appartient pas au collectif. "Nous souhaitons être hors milieu, aller chasser dans des lieux ouverts à tous, créer des événements dans des espaces neutres et créer un échange entre les communautés homosexuelles et hétérosexuelles", souligne Baptiste Jacquet. Selon lui le mot "association" est désormais devenu répulsif ; pour fédérer, Rhose va se concentrer sur les projets culturels. "Aux Subsistances, nous allons projeter des vidéos, faire intervenir des comédiens, mettre en exposition les médicaments, montrer que la sérophobie est bien réelle. Il est temps d'aller vers les gens et pas seulement vers les homos ", conclut-il. Cela sera-t-il suffisant pour redonner de la voix aux militants ?DA


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"Il ne faut pas attendre d'être personnellement concerné pour agir"