D'un autre usage du mot


Festival / Célébration de la langue sous toutes ses formes (chantées, parlées, écrites), le festival des Langagières, né en 1998 se tient actuellement à Villeurbanne pour deux semaines à la gloire du mot. L'auteur va de la pensée à l'expression, le spectateur de l'expression à la pensée. Ajoutons quelque mur, quelque scène, quelque oreille vagabonde et parions qu'ils ne se rencontreront pas. En voilà assez pour justifier l'existence des Langagières, rémoises infidèles, qui ont désertés la place de la Comédie pour s'installer, l'an dernier, au Théâtre National Populaire de Villeurbanne avec leur créateur. Avec trente artistes invités et une programmation sur treize jours, le festival se donne pour objectif de supprimer les intermédiaires entre acteurs, poètes et leur public. Les manifestations ont lieu en continu, au restaurant, dans des lieux insolites du théâtre, autour d'un "banquet républicain". Christian Schiaretti, à la tête du théâtre depuis 2001, souhaite s'inscrire dans un théâtre de mots ("il faut entendre les mots et les voir") ; la langue se débarrasse, le temps d'un festival, des décors et des images. Réflexion sur les usages de la langue, les lectures passent du trivial William Cliff, aux fructueuses amours Aragon-Triolet, proposent quelques détours par "les maudits" et Woody Allen. Eclectisme, parole, poésie, improvisation et composition musicale, les Langagières proposent une "cartographie du paysage poétique contemporain". Le festival accorde cette année carte blanche à Sami Frey, Jacques Higelin et accueille notamment Jacques Bonnaffé, Andrée Chedid, Michel Butor et Robin Renucci.DALes LangagièresJusqu'au 11 décembre au Théâtre National Populaire


<< article précédent
La montée du contre-ténor