Promotion 2008

Théâtre / Pas de trêve des confiseurs pour le théâtre. En 2008, nous aurons la chance de voir ou de revoir à Lyon des metteurs en scène de talent et on se paiera même le luxe d'une mini année Beckett. Petit tour d'horizon. Dorotée Aznar


À peine le temps de s'installer, la rentrée théâtre, c'est pour tout de suite. Et ça commence très fort avec le retour d'Antonio Latella au Théâtre National Populaire de Villeurbanne. On a déjà dit tout le bien que l'on pensait du travail du metteur en scène italien qui avait sublimé la saison dernière Les Larmes amères de Petra von Kant de Fassbinder et nous entraîne cette fois dans une chasse à la grande baleine blanche avec une adaptation de Moby Dick dont on espère beaucoup (du 9 au 11 janvier). Dans la liste de nos favoris encore, on ne manquera pas de saluer le retour des Belges de Tg Stan au Théâtre du Point du Jour (du 11 au 15 février) avec Sauve qui peut (pas mal comme titre), de Thomas Bernhard. En dépit de tout l'amour que l'on porte à la Belgique, c'est peut-être du Québec que viendra la plus grande surprise de l'année 2008. Les premières (et magnifiques) images de Forêts, un texte écrit et mis en scène par Wajdi Mouawad, laissent à penser que ces histoires de femmes, d'amour et de transmission ne laisseront pas le public indifférent (à découvrir aux Célestins, du 3 au 12 avril). Retour en France ensuite, au rayon produits du terroir plus précisément, avec Emmanuel Daumas dont l'excellente mise en scène de l'Ignorant et le fou est reprise au Théâtre de Villefranche pour deux dates (les 29 et 30 janvier).L'année Beckett, ou presquePassons rapidement sur les quelques déceptions de cette rentrée (le report des pièces de Grand Magasin au Point du Jour) et la décevante version de l'Échange proposée par Julie Brochen au Théâtre de la Croix-Rousse pour nous concentrer sur un phénomène étonnant. Certains auront peut-être noté qu'en 2006, on fêtait les cent ans de Samuel Beckett. Pourtant, l'année Beckett, célébrée un peu partout dans les théâtres en France, est totalement passée à la trappe à Lyon. On se rattrape donc en 2008 avec plusieurs projets, sur lesquels on ne manquera pas de revenir en détail. Au Théâtre Les Célestins, c'est Michel Didym, le chouchou de ces dernières saisons qui s'y colle en proposant -avec Alain Françon- une mise en scène du Dépeupleur (du 15 au 26 janvier). Bernard Levy se penche quant à lui sur Fin de partie, une pièce sur la condition humaine et les rapports de domination (du 26 mars au 5 avril au Théâtre de la Croix-Rousse). À Lyon, en fait, il suffit juste de ne pas être trop pressé.


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L'Être anonyme