Concerto humanitaire


Classique / Deux moments pour entendre Anne Gastinel au violoncelle et son complice Louis Langrée à la tête de l'Orchestre National de Lyon. Deux artistes chers à notre ville qui se donnent rendez-vous autour de Schumann et de son incontournable concerto en la mineur. Un premier concert tout vêtu d'humain et de solidarité où les artistes renoncent à leur cachet au profit de l'Institut Bioforce qui forme et accompagne ceux qui s'engagent dans l'action humanitaire. Anne Gastinel, Louis Langrée et l'ONL prouvent encore une fois leur générosité artistique. L'impulsion d'Anne Poursin, directrice générale de l'Auditorium n'y est pas pour rien : «il n'est point de grande aventure humaine qui ne soit pas collective...» Des Concerts articulés autour du concerto pour violoncelle de Schumann et la forme même du concerto ravit toujours. Elle attire parce que le dialogue constant entre le soliste et l'orchestre, le bras de fer entre des masses si déséquilibrées nous renvoie à quelques combats intimes. Schumann compose son concerto à un moment de sa vie où tout s'assombrit. Il vient de perdre son ami Mendelssohn et commence à avoir des hallucinations auditives qui lui seront fatales. Dans cette ambiance, il écrit là une des plus belles pages romantiques. En trois mouvements qui s'enchaînent dans la folie et l'urgence, Schumann signe son testament, fait ses adieux. Les premières mesures sonnent comme une fantaisie pour violoncelle où l'orchestre enveloppe le soliste en toute discrétion. Le mouvement lent est une romance troublante à laquelle se mêle un deuxième violoncelle, un double ? Quant au finale, il ne faut pas l'entendre deux fois pour comprendre toute l'inquiétude de Schumann face à la mort imminente.Anne Gastinel, violoncelleLouis Langrée, directionÀ l'Auditorium de LyonLes 10 et 12 janvier


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