Sur la route, encore


Classique / Drôles d'oiseaux ces cinq-là. Étranges individus venus de conservatoires exigeants qui se sont mis en tête de transcrire pour cinq instruments des partitions ardues puis d'aller les faire sonner un peu partout, au gré des villages rencontrés. Véritables saltimbanques, ils ont construit une «remorque-scène» avec piano intégré et en un clin d'œil peuvent monter un petit plateau d'où ils se mettent en musique, en espace et en théâtralité. De là, ils proposent des spectacles intimes autant que délurés, foutraques autant que rigoureux à des publics qui ne vont jamais entendre Brahms, Stockhausen ou encore Stravinsky dans une salle de concert. Depuis la formation de Piano ambulant en 2001, ils n'ont que des projets fous : ils transposent, transcrivent, triturent des partitions presque sacralisées. Tout est permis parce ces musiciens-là savent re-créer sans trahir le compositeur. Pour Pétrouchka, le nouveau spectacle du Piano ambulant, on doit savoir que la partition originale de Stravinsky est écrite pour grand orchestre. Il faut donc beaucoup de folie et énormément de talent pour imaginer la réduire pour cinq instruments : violon, flûte, hautbois, violoncelle et piano. Pari gagné après de longs mois de transcription, de réflexion et d'essais en tout genre. «En abandonnant les ors de l'orchestre stravinskien, nous avons créé une sorte de monde déglingué, d'arte povera, comme un retour à l'imaginaire sonore de Stravinsky». Cette semaine, le Piano ambulant se pose à la salle Molière, le temps de deux étranges soirées. Pascale ClavelPétouchka / Fantaisie foraineCompagnie Le Piano AmbulantÀ la salle MolièreLes 25 et 26 janvier


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Folkeux, baroqueux, mariage heureux ?