West France


Musique / Dans un court-métrage absurde de David Lynch sur les relations franco-américaines, The Cowboy and The Frenchman, un Français est pris en otage dans un ranch. Syndrome de Stockholm aidant (vieux thème lynchien), Frenchman et ses ravisseurs sympathisent autour d'un feu de camp dans un esperanto franco-américain imbitable. En version disque, ça donnerait Baby Face Nelson Was a French Cowboy, impeccable pastiche atlantiste signé Federico Pellegrini. L'ex-Little Rabbits, reprend ici le personnage de Baby Face Nelson, à l'œuvre sur le précédent Dillinger Girl & Baby Face Nelson, inspiré du mythique gangster américain. Surtout, il retrouve ses Rabbits qui chevauchent avec un enthousiasme communicatif : trois canassons, un chapeau de paille, et hop v'là le désert, on dirait qu'on serait des cow-boys. Sauf que l'Amérique de French Cowboy passe moins par le survol de l'Atlantique que par celui des Alpes. Western, certes, mais sauce spaghetti : clichés hérissés d'épines, mines patibulaires mais presque et serpents à sornettes. Plus Averell Dalton que Jesse James, à vrai dire. On pense évidemment au must du genre, le Mustango de Murat, version clown triste, cow-boy maquillé comme le Dylan 70's. On pense à beaucoup de choses tant French Cowboy dépèce comme un vautour la carcasse du western sound : folk, surf-rock, espagnolades teintées de Donquichotisme car un bon loner est un bon loser. On passe en revanche sur un clin d'œil lourdingue et réchauffé à Gainsbourg, La Ballade de Baby Face Nelson. Plus réussi, le retour à la base, ou plutôt à la baise, Hymne à la baise qui clôt l'album et pose une question : qu'est-ce que le repos du guerrier, ici du cow-boy, si ce n'est une manière de b(i)aiser pour chevaucher encore un peu ? SD«Baby Face Nelson Was a French Cowboy» (Havalina/Differ-ant)


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Little big man