À l'ombre des duellistes


FN-AUDACES-MODEM / Au Front National, Marie-Christine De Penfentenyo n'y va pas par quatre chemins : «Il faut un encadrement plus strict des subventions», citant l'exemple de la Biennale d'art contemporain, subventionnée à «90%», ou des associations qui voient leur enveloppe renouvelée automatiquement, «sans prendre la peine de remplir complètement les dossiers». Au MoDem, Éric Lafond, tête de liste dans le 3e, se montre plus… centriste ! «Il y aura des arbitrages à faire, mais pas dans une campagne municipale». En revanche, Gilbert Dumas, tête d'une liste unitaire à la gauche de la gauche, AUDACES, dans le 3e, rêve d'une nouvelle répartition qui ne laisserait pas le centre-ville aux riches et les quartiers dans une déshérence culturelle : «L'équipement doit être mieux réparti selon les quartiers, on doit pouvoir y voir un spectacle pas cher, boire un café pas cher. C'est aussi ce qui fait la sécurisation d'un quartier !». Proposition majeure d'AUDACES : un Pass'culture pour tous les âges, qui panacherait les spectacles entre les lieux institutionnels et les petites structures. L'objectif étant le retour à une «culture populaire» qui ne soit plus «au service de l'économie mais des artistes et du public». Et Dumas de citer en modèle la friche RVI, espace pluridisciplinaire et autogéré, menacé conjointement par les projets urbains de Collomb et Perben. Au MoDem, l'urbanisme est aussi un souci, mais les propositions sont assez iconoclastes : création d'un label HQA (Haute Qualité Artistique) décerné aux projets urbains, mise en chantier d'une centaine de fresques et de murs peints ou encore apparition de musées éphémères dans les parcs et les écoles avec les fonds qui dorment dans les musées officiels, «pour rendre l'art aux Lyonnais». Quant au bilan de la mandature Collomb, il varie selon les bords : au FN, on regrette la «paganisation» de la Fête des lumières, tandis qu'AUDACES y voit une dérive mercantile : «Le dimanche, les boutiques sont ouvertes : ça veut dire ce que ça veut dire…». Au MoDem, Lafond regrette que «ce qui est perçu comme un succès, c'est-à-dire les milliers de visiteurs extérieurs, soit ressenti par les Lyonnais comme une gène». Dernier point : le consensus est presque général pour critiquer la soif événementielle des années Collomb : «L'événementiel a sa place, mais pas autant» (De Penfentenyo) ; «Collomb est fasciné par les décideurs, la jet-set et voudrait que Lyon soit capitale de tout» (Dumas) ; «Entre deux événements, il ne se passe plus rien !» (Lafond). Christophe Chabert


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