Aïe ! Un poète

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Pour l'Espace Pandora, qui organise l'édition lyonnaise du Printemps des poètes, la mission sera une fois de plus de faire entendre la poésie «sous toutes ses formes et dans tous ses états» et de montrer que le geste poétique ne se limite pas à l'écriture, au recueil, à la strophe, au vers ou à la rime. C'est ainsi que vous retrouverez, tout au long de la quinzaine, de la poésie nichée dans des lectures musicales, des sessions Slam, des spectacles de théâtre, des installations plastiques, des performances, autant d'événements marqués du sceau de l'altérité, puisque le thème national de la manifestation sera cette année l'«éloge de l'autre». Parmi ces rendez-vous, notons les deux soirées «Passeurs d'Europe» qui se dérouleront au théâtre des Asphodèles autour des poésies européennes (espagnoles, italiennes, polonaises, roumaines...), ainsi que les lectures qui auront lieu à la bibliothèque de la Duchère sur le thème des «rencontres». D'éloge, il sera bien sûr question dans les événements qui mettront à l'honneur l'écrivain italien Cesare Pavese, qui aurait eu cent ans cette année. Des lectures de ses textes, des propositions scéniques ainsi qu'un spectacle dédié à un autre artiste transalpin au destin tragique, Pier Paolo Pasolini, rythmeront cet hommage.Le cercle des poètes (pas) disparusLes poètes disparus ne seront bien sûr pas les seuls à être honorés, lus, entendus ou mis en scène pendant le Printemps. On attend par exemple une soirée consacrée à Charles Juliet, en compagnie de Rodolphe Barry, un jeune auteur qui a déjà publié des livres et réalisé un film sur l'auteur de Lambeaux. L'autre grand écrivain à l'honneur sera William Cliff, puisque son dernier recueil, Immense existence (Gallimard) se verra décerné le Prix Kowalski. Après Emmanuel Merle l'an dernier, c'est un autre poète de grande qualité qui s'inscrit au palmarès du prix de poésie de la ville de Lyon... Vous pourrez également entendre l'excellente Nathalie Quintane, Jean-Pierre Chambon ou Mohamed El Amraoui, tandis que le Québec sera entre autres représenté par Renée Gagnon et Catherine Lalonde, dont le recueil qui vient de paraître, Corps étranger, impressionne par son inventivité et sa radicalité. Insistons enfin sur la présence de nombreux poètes qui travaillent en lien étroit avec l'oralité, la musique, le bruitage et qui développent un mouvement poétique qui n'a sans doute pas l'écho qu'il mérite. Parmi eux, le très attachant Patrick Dubost (alias Armand le poète) donnera une lecture musicale, le mardi 4 mars à la Maison des Passages, qui vous permettra de découvrir l'univers singulier de ce trublion des mots, de ce dynamiteur de formes. Aïe ! Un poète.

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