Le grand jury

Municipales / Dominique Perben (UMP) s'exprime sur le bilan culturel de l'équipe municipale en place et présente son projet pour la culture à Lyon. Propos recueillis par Dorotée Aznar


Petit Bulletin : Vous jugez le bilan de l'équipe sortante «sans énergie», cela s'applique-t-il également au niveau culturel ?
Dominique Perben : Oui, car il n'y a pas eu d'innovations formidables depuis sept ans, toutes les décisions importantes ont été prises avant le premier mandat.Plusieurs opposants à Gérard Collomb critiquent son goût pour l'événementiel, parfois au détriment d'une véritable politique culturelle, est-ce également votre avis ?
Non, je n'ai aucun problème par rapport à l'événementiel. Je pense même que certains événements devraient être développés comme la Fête des Lumières… J'ai également un projet qui m'intéresse beaucoup sur ‘Lyon, ville industrielle' ou un projet sur le ‘Lyon poétique'…Quelles sont vos ambitions pour la culture à Lyon ?
Je pense qu'il faut mieux organiser les relations entre la municipalité et le monde culturel non institutionnel. Nous souhaitons qu'il y ait une sorte de ‘jury' pour donner un avis indépendant du politique et ce afin de préparer les octrois de subventions. Ce jury serait composé de membres issus du monde culturel, de gens indépendants… Actuellement, il y a un manque de transparence en ce qui concerne les non institutionnels. Si l'on veut que la vie culturelle se régénère, il faut créer un espace d'écoute et de médiation.Sur votre programme, vous prenez des engagements à tenir avant le 30 juin 2008. Rien ne concerne le domaine culturel. Ce n'est pas une priorité selon vous ?
Ce n'est pas dans le domaine de la culture que les problèmes de délais se jouent. Mais on pourrait tout à fait envisager de mettre en place le jury destiné à évaluer les acteurs culturels non institutionnels avant le 30 juin 2008…Concernant la candidature de Lyon au titre de Capitale européenne de la Culture, rien n'apparaît dans votre programme. Poursuivrez-vous le projet lancé par l'équipe de Gérard Collomb ?
Je n'ai pas fait un programme qui veut parler de tout. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien au-delà de mes seize pages de programme… Concernant la candidature de la ville de Lyon au titre de Capitale européenne de la Culture, rien ne changera, il serait absurde d'arrêter le processus. Je regarderai simplement comment le travail est fait.Si vous êtes élu, le soutien apporté à certains festivals pourrait-il être remis en cause ?
Je n'ai pas d'avis négatif sur les festivals déjà existants, mais je pense qu'un travail d'évaluation doit avoir lieu le plus rapidement possible. Je n'envisage pas de suppression, mais je pense qu'il faut évaluer ce qui est fait avec l'argent des contribuables. Le grand projet culturel de votre programme est la création d'un festival de cinéma avec l'Institut Lumière. Ce projet apparaît également dans le programme de Gérard Collomb…
Lyon a la chance d'avoir l'Institut Lumière qui est une très belle institution. J'ai repris les propositions de Thierry Frémaux pour mettre en place un festival de cinéma car je pense qu'on a là une pépite, qui peut devenir quelque chose de formidable si on l'accompagne intelligemment. D'ailleurs, je pense qu'il faut booster le cinéma, l'image et la danse. Que proposez-vous d'original pour la danse ?
Je souhaite donner à ce secteur une pérennité, au-delà de la personnalité de Guy Darmet (directeur de la Maison de Danse, NdlR). Il faudra mettre des moyens matériels pour la Maison de la danse.Si vous êtes élu, le budget consacré à la culture sera-t-il le même qu'aujourd'hui ?
Avoir un budget culturel fort est un des grands choix historiques de Lyon, je pense que c'est important pour nourrir la vie locale. La vie culturelle d'une ville est stratégique et je l'ai bien compris quand j'étais maire de Chalon. La dynamique urbaine est liée à la culture. Qui dans votre équipe pourrait être le prochain adjoint à la Culture ?
Je ne sais pas encore.Que manque-t-il à Lyon en termes d'offre culturelle ?
Je crois que l'on a une offre culturelle très riche et très diverse. Il faut simplement veiller à une bonne articulation entre l'institutionnel et le non institutionnel.


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