Dandy California

Électro / En deux jours, deux alchimistes du groove ouest américain viennent à Lyon. Q-Bert, Dj hip-hop satellisé, et Daedelus, électronicien formidable. Antoine Allegre


Si l'on croise Alfred Weisberg-Roberts pour la première fois sans savoir qui il est, on ne peut être qu'interloqué par ses allures de dandy victorien, son regard d'oisillon et ses rouflaquettes. Nos aïeux appellent ça un "original". Cet artiste protéiforme a préféré opter pour Daedelus. Originaire de San Francisco, musicien lassé du rock et le jazz, Daedelus est un compositeur solitaire. Sa musique est le résultat d'un amour sans borne pour le hip-hop, l'électronica, la techno et les rythmes brésiliens. L'électron libre s'est frotté à la dance music avec son tout récent maxi Fair Weather Friends. Le résultat est sublime. Cinq titres tout en émotion, immédiateté, aspirations dansantes et plaisir alangui lorsque ces pépites sont jouées en live (le 7 mars à la Marquise).Autre monstre (scénique)Flashback. 2006, quatrième édition de Nuits Sonores, les salins du Midi, Q-Bert lance d'une main le vinyle instrumental de la ritournelle hip-hop par excellence, The Rapper's Delight. Sans voix, ni rap. De l'autre main, il pose un vinyle et se met à scratcher. La grand-messe hip-hop est dite. Avec ses va-et-vient sur la platine vinyle, il imite les couplets des rappeurs. Du jamais vu, ni même entendu. Auréolé à de nombreuses reprises «meilleur Dj hip-hop du monde», le héros de la communauté philippine aux États-Unis a été, à titre honorifique, "banni" de compétition Dj. Q-Bert, de son vrai nom Richard Quitevis, écrase la concurrence par sa technicité, son inventivité et sa décontraction derrière ses platines.Daedelus + Hexstatic + NilÀ la Marquise, vendredi 7 marsQ-Bert Àla Plateforme, dimanche 9 mars


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