Au bord du conte

Théâtre / La saison dernière, la rencontre entre l'auteur Stéphane Jaubertie et le metteur en scène Nino d'Introna avait donné lieu à la création d'un spectacle au-delà de toutes les attentes.


Rien d'étonnant à ce que le directeur du Théâtre Nouvelle Génération ait décidé de mettre en scène une nouvelle pièce de l'auteur. Cette fois, nous découvrons un petit garçon solitaire, Jojo qui se persuade, assis sur son ballon, que le monde va bien finir par s'intéresser à lui. C'est alors que débarquent une fée déglinguée et sa vieille mère en fauteuil, dont la mémoire déraille sec. Mamy siter improvisé, Jojo perd la vieille et sa met en route pour la retrouver. Le voyage initiatique peut alors commencer, tout comme la mise à sac des contes de notre enfance. Blanche Neige souffre de surcharge pondérale, le Petit Poucet est alcoolique, Batman croit qu'un autre monde est possible... Et Jojo va apprendre que ce n'est pas le monde qui fera le premier pas vers lui. L'humour de l'auteur permet d'aborder des thèmes que les spectacles pour enfants évitent généralement : ici on parle de la mort, de la maladie, de la sexualité, avec justesse et sans gravité. Servie par une brochette d'acteurs déjantés, des lumières magnifiques et une chorégraphie de Mourad Merzouki, cette mise en scène est assurément réjouissante. On était pourtant restés marqués, peut-être à tort, par la simplicité de la mise en scène de Yael Tautavel et la magie de se dégageait des éléments les plus simples. En comparaison, Jojo fait l'effet d'une «grosse production», dont l'émotion n'est pas absente mais parfois un peu forcée. Dorotée Aznar


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