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Festival / Après avoir rendu hommage aux femmes en 2007, le festival D'un Monde à l'autre célèbre cette année les Musiques du Monde à travers un thème un peu trop évident mais néanmoins festif : la danse. Stéphane Duchêne


L'an dernier, D'un Monde à l'autre, événement phare des musiques du monde à Lyon, avait donné un coup de projecteur sur les grandes dames de la chanson mondiale (Dee Dee Bridgewater, Agnès Jaoui, Malouma…). Une riche programmation 100% féminine et transnationale qui donnait un aperçu indispensable de la diversité des prises de paroles musicales féminines, du Tchad au Mali en passant par le Cap Vert ou l'Algérie.
Cette année, l'approche du festival sera tout aussi transversale et le pont jeté cette fois entre les continents musicaux s'il n'est pas d'Avignon, n'en sera pas moins dansant.
C'est en effet autour des «musiques à danser» que s'articulera la thématique 2008 du festival. Dans un premier temps, on serait tenté de dire que c'est un peu court, tautologique et guère plus audacieux qu'une rencontre gastronomique qui célébrerait le goût.
Mais là n'est pas l'important. Car il y a dans cette thématique-prétexte le souci pour D'un Monde à l'autre de convier physiquement le public à la fête à grands renforts de bals et d'ateliers danse en présence de certains artistes.
Ce qui, il faut le reconnaître, est sans doute une manière plus drôle de vivre la musique que de s'ankyloser dans un fauteuil en comptant les fourmis sur ses jambes.Moi je suis Tango
Pour ce qui est de la programmation proprement dite, répartie en trois soirées thématiques (Afriques, Antilles, Amérique du Sud) ajoutées à la soirée d'ouverture, là encore on pourrait faire la fine bouche si on la comparait à celle de l'an dernier. Reste qu'on y piochera quand même quelques satisfactions.
Pour commencer, on échappera à la sempiternelle salsa généralement servie à la louche par tout événement world en panne d'inspiration (un papy, un costume blanc, succès garanti).
Au lieu de cela, D'un Monde à l'autre a le bon goût d'affirmer comme Guy Marchand «Moi je suis Tango». En la matière, la proposition est riche puisque deux grands tangoïstes, Juan-Carlos Caceres le parrain et Melingo le rocker, feront valoir deux approches radicalement différentes de l'ombrageuse danse argentine.
Approche complétée par Bajofondo qui, un peu à la manière de Gotan Project, plonge le tango dans un bain de modernité électro.
Également à l'affiche du festival : pour les Antilles Dédé Saint-Prix et le Buena vista martiniquais (des papys en blanc, on n'y échappe pas) : les Maîtres de Bélé.


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