D'autres cinémas sont possibles

Un festival chasse l'autre : fin cette semaine du Panorama du cinéma européen à Meyzieu et début de la Caravane des cinémas d'Afrique à Sainte-Foy-lès-Lyon, ou comment exposer des continents cinématographiquement défavorisés... CC


Que connaissons-nous de l'actualité des films tchèques, finlandais, hongrois ? Et celle des œuvres venues du Gabon, de Somalie ou du Mali ?Alors que la France découvre des images de son Nord et en fait un sommet d'exotisme, c'est peu dire qu'il y a du pain sur la planche pour faire connaître celles des pays «lointains», hors quelques modes passagères (la Roumanie l'an dernier, par exemple...).
Au Panorama du cinéma européen organisé par Ciné-Meyzieu, qui se prolonge jusqu'au 5 avril, outre une louche généreuse de films français (dont le premier film de Jean-Paul Rouve, Sans arme, ni haine, ni violence, qu'il présentera ce mercredi), c'est du côté des cinémas italien et anglais qu'il faudra regarder.
La découverte transalpine s'appelle Ciao Stefano (bizarre non-traduction du Non pensarci original) ; il s'agit d'un drame social où un jeune rocker dans la dèche doit quitter Rome pour retourner gagner sa vie à Rimini, mais y découvre une famille et des affaires en pleine déliquescence.
Pour représenter la perfide Albion, il faudra compter sur le très «burtonien» Pénélope, première œuvre de Mark Palansky où une jeune fille victime d'une malédiction se retrouve avec un groin à la place du nez, et doit conjurer le sort en épousant un garçon issu de la noblesse.L'Afrique sans exotisme
L'Afrique reste sans aucun doute le continent le moins fréquenté par les distributeurs et cinéphiles français. Une année sur deux, la Caravane des cinémas d'Afrique du cinéma Jeanne Mourguet doit palier l'injustice, en choisissant une sélection représentative à défaut d'être exhaustive de la production africaine. C'est ainsi qu'en 2008, le festival aligne tout de même des films venus de 17 pays, certains ayant déjà eu la chance de connaître une distribution nationale (Mon nom est Tsotsi de Gavin Hood, depuis passé à l'ennemi américain avec son insipide Détention secrète), et même un réel succès public (le fameux Immeuble Yacoubian).
Pour le reste, c'est de la découverte pure et dure. On suivra particulièrement le documentaire VHS Kahloucha, dont le pitch évoque un Soyez sympas, rembobinez en version tunisienne, une adaptation du Maigret algérien inventé par l'écrivain Yasmina Khadra, le commissaire Llob (Morituri d'Okacha Touita) ou encore Ezra, présenté en ouverture du festival. Ou comment un enfant soldat de la Sierra Léone doit trouver de nouveaux repères après la fin de la guerre, entre réconciliation nationale et reconversion personnelle. Un film à l'image d'une sélection qui se veut politique et engagée, mais loin des bons sentiments habituels des films occidentaux consacrés à l'Afrique...Panorama du cinéma européen à Ciné Meyzieu jusqu'au 5 avrilCaravane des cinémas d'Afrique. au cinéma Jeanne Mourguet du 3 au 13 avril


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