Quid novi ?

Opéra / Quoi de nouveau ? Et bien, y'a d'la joie, voilà le printemps et avec lui la traditionnelle période où l'opéra annonce, dévoile, révèle sa future et remarquable saison. Pascale Clavel


Sans être révolutionnaire, la saison 08/09 de l'opéra de Lyon a du chien. Serge Dorny, directeur général heureux, lève le voile sur une programmation vaste, où s'entrechoquent opéras, danses et musiques symphoniques. Nous n'échapperons pas à Mozart, et encore moins à Verdi, piliers indéboulonnables, rassurants et bienvenus ! Outre ce socle incontournable, la programmation est résolument éclectique et revendiquée comme telle. Côté chefs d'orchestre et metteurs en scènes, l'affiche est alléchante.
Jérémie Rhorer dirigera La Clémence de Titus mise en scène par un Georges Lavaudan encore et toujours à l'affût de renouveau.
On retrouvera Emmanuel Krivine pour La Chauve Souris de Johann Strauss au moment des fêtes de fin d'années. Le nouveau chef permanent de l'opéra, Kazushi Ono (qui prendra ses fonctions en septembre 2008) dirigera le joueur de Prokofiev ainsi que la version complète et rare de Lulu de Berg mise en scène par Peter Stein, très installé à l'Opéra de Lyon. Après Gardiner, Nagano, Fischer et Langré, l'opéra renoue avec le chef permanent. Kazushi Ono va avoir cette délicieuse tâche qui consiste à donner un son, une cohésion, une harmonie à l'ensemble de l'orchestre. Éclectique… et toc
L'opéra 08/09, c'est aussi un festival, comme les affectionne Serge Dorny depuis cinq ans : un concentré de petites formes où toute la maison se trouve en ébullition. Festival autour d'un thème comme le récent et magnifique cycle d'opéras inspirés du théâtre japonais. La saison prochaine, l'opéra offre une trilogie «Héros perdus».
Trois œuvres quasi contemporaines où le héros se trouve condamné, l'un par le jeu - Le Joueur – de Prokofiev, l'autre se trouve prisonnier de l'amour – Le Vin Herbé – de Franck Martin. Quant au troisième, héros perdu malgré lui, est condamné à mort par une société avide de sang – Dans la colonie pénitentiaire – de Philip Glass.
Une saison où Britten revient avec Mort à Venise mis en scène par Yoshi Oida, vieux compagnon de Peter Brook. 08/09, c'est aussi le 25e anniversaire de l'orchestre qui sera largement fêté à Lyon mais aussi à l'étranger puisqu'il sera au festival d'Athènes en juillet et à Paris, au théâtre des Champs Elysées, avec Anna Bolena de Donizetti. Pour compléter ce cocktail d'émotions, parlons aussi des concerts, parmi lesquels les Symphonies londoniennes de Haydn dirigées par l'intrépide baroqueux Marc Minkowski. Et puis, puisqu'il y a encore à dire…
Ne pas oublier de jeter une oreille avertie aux multiples moments de musique de chambre du dimanche matin, des petites formules jouissives tant les talents sont nombreux dans cet orchestre. Zoomons enfin sur le tout nouveau projet de développement durable «l'opéra entend mener une politique de gestion solidaire et responsable…» Serge Dorny, directeur visionnaire ou pragmatique ?


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