THE RUBY SUNS

Sea Lion Cooperative Music/Pias


À une ou deux lettres près, Ryan McPhun aurait pu s'appeler Brian, comme Brian Wilson des Beach Boys. Mieux, il aurait pu s'appeler carrément Brian Mc «Phun Phun Phun», comme dans Fun Fun Fun de ces mêmes Beach Boys. Alors quand ce Californien déménage à l'autre bout du monde, il s'installe à Auckland (Nouvelle-Zélande), histoire de se sentir un peu comme à Oakland (Californie). Et quand il fonde The Ruby Suns aux antipodes, il s'essaie logiquement à un genre de musique de plage. Mais la plage néo-zélandaise n'étant pas exactement la plage californienne, McPhun y reconstitue des décors tahitiens (Oh Mojave, Tane Mahuta, soit Beirut en short chez les Vahinées) ou africains, entrevus au cours de multiples voyages. C'est ce qui donne à sa musique ce côté Beach Boys dépravé (quand Dennis Wilson enregistrait avec Charles Manson). Cette déviance propre au rock néo-zélandais dont les meilleurs éléments rendaient, il y a une dizaine d'années, sous le patronage du label Flying Nun, un hommage cinglé au groupe ABBA, l'indispensable Abbasalutely. On ne retrouve alors des Beach Boys qu'un esprit transcendantal, de vagues ectoplasmes soumis à la médiation électro-pop (This Adventure Tour, Kenya Dig It ?). Car comme Animal Collective, autres néo-Beach Boys, Mc Phun et ses nombreux animaux de compagnie (Sea Lion, Blue Penguin, There are Birds) font un usage si alternatif de leur fourrage qu'ils ont parfois bien du mal à trouver le chemin de la mer. Mais jamais peur de se jeter à l'eau. SD


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CHRIS GARNEAU