Soleil vert


Musique / On pourrait les appeler «les petites fiancées des charts» car elles sont l'un des derniers filons rentables de l'industrie musicale : des jeunes filles en fleurs, musiciennes, chanteuses, venues d'Israël (Yaël Naïm), de France (Camille), d'Angleterre (Duffy, Amy Winehouse), de Finlande (Olivia Merilhati de The Do), du rock, de la chanson et même de la comédie musicale un peu pourrie (Yaël Naïm). Mais surtout biberonnées au mélange de genre : pop, rock, R'n'b, jazz, folk, électro douce, elles dénichent dans leurs sacs de filles des trésors d'inventivité ou d'efficacité. Leur point commun, outre d'être belles à tomber (c'est mieux), est de régaler la presse branchée avec des disques cool, «eazy listening», à emporter partout. La pub l'a compris, qui juge leurs ritournelles adhésives plus à même de nous fourguer un Mac (Yaël Naïm) ou un cahier d'écolier (The Do) qu'Hélène Ségara. Micky Green est l'Australienne de la bande et pas la moins intéressante. Une blonde solaire décolorée à placer physiquement comme chaînon manquant entre Gwen Stefani et… Sylvie Vartan. Musicalement, en revanche, Micky se rapprocherait davantage de Feist, en version sucre candy, avec ce détachement laidback entrevu sur l'immortel Fever de Peggy Lee. Son album White T-Shirt, plus «noir» qu'attendu, est calibré à merveille, entêtant en diable : le single Oh! peut vous suivre une bonne semaine. Tout juste regrettera-t-on le manque de folie de ce disque réalisé par le désormais (trop ?) incontournable Renaud Letang (de Bernard Lavilliers à Katerine). Fort heureusement, Micky Green et son minois de peste semblent afficher suffisamment de folie pour que sur scène ce «t-shirt blanc» se salisse un peu. Ou dévoile quelque chose de plus intime, qui sait ? Stéphane Duchêne


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