Une biennale au futur antérieur


Danse / Lors de la conférence de presse, les responsables de la prochaine Biennale de la Danse se targuaient d'un certain nombre de chiffres : 85 000 spectateurs attendus, 54 spectacles, 1er événement chorégraphique mondial... Une façon aussi de se rassurer après les critiques virulentes de la presse nationale en 2007 contre l'autre Biennale, celle d'art contemporain… Guy Darmet, lui, est un directeur artistique de consensus qui se donne pour objectif de «casser l'image élitiste de la danse et lui rendre sa juste place, celle d'un art populaire». Il a même fait école à Lyon où de nombreux festivals préfèrent balayer large plutôt que de prendre des risques artistiques trop «pointus».
En plus de sa diversité formelle coutumière (du flamenco au hip-hop en passant par le contemporain pur jus), la Biennale 2008 s'ouvre à une diversité temporelle. Intitulée «Retour en avant», elle tente de tisser des liens entre passé, répertoire et création contemporaine. D'où la présence de grandes figures historiques comme Carolyn Carlson qui transmet Blue Lady et présente un autre solo, Anne Teresa de Keersmaeker avec six pièces courtes, un gros programme William Forsythe du Ballet de l'Opéra de Lyon, une reprise des Petites pièces de Berlin de Dominique Bagouet, ou celle du sulfureux Parade & changes d'Anna Halprin…
À l'autre pôle, il y aura beaucoup de «petits jeunes» et d'outsiders à surveiller de très près comme la chinoise engagée Wen Hui, la Cie Chatha, Ted Stoffer le dernier né des Ballets C. de la B., Rachid Ouramdane, Fabrice Lambert… Mais s'il fallait ne retenir qu'un seul spectacle, nous miserions tout sur le nouvelle création (Turba) de Maguy Marin, dont la trajectoire de May B à Umvelt n'a cessé de nous bouleverser. Maguy Marin, figure historique toujours jeune et inattendue. Jean-Emmanuel Denave
«Retour en avant», 13e Biennale de la Danse du 6 au 30 septembre


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«Une chance sur quatre»