ADAM GREEN

Sixes & sevens Rough Trade / Beggars


L'image date des Nuits de Fourvière 2006 : Adam Greene apparaît sur scène en première partie des Strokes et remercie deux touristes suisses qui l'ont récupéré en pyjama sur une aire d'autoroute, oublié par son tour bus ! Et après, il fait un concert du feu de Dieu, revisitant son répertoire antifolk et sa nouvelle veine où il se prend pour un crooner héritier de Nat King Cole. Sixes & sevens, son nouvel album, ressemble à ce tour de chant en forme de tour de force et de magie : à 27 piges, l'ex moitié des Moldy peaches s'offre un best of à base de nouveaux morceaux, démontrant son aisance à jouer les contrastes. La pop se chamaille avec le blues, le funk blanc se dispute le dancefloor avec une surprenante tentation disco. En bon branleur conscient de son incroyable facilité à séduire son auditeur, Adam Green en rajoute à la louche au fil des titres… il fouille le fond de ses cordes vocales tel un Barry White de supermarché, se bricole une mélodie à base de flûte de pan digne de Vladimir Cosma, recrute des choristes dans un rade à karaoké et les fait passer pour des “greenettes“, habille l'ensemble de cordes et de cuivres délibérément too much, le tout sur un format de deux minutes trente chrono… Il tente même le clonage génétique de Kimya Dawson pour faire revivre les Moldy peaches : et voilà Drowning head first, où Loribeth Capella (un pseudo ?) joue les Kimya de remplacement auprès d'un Adam ravi de cet ultime tour de passe-passe. CC


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SHAWN RYAN