Fin de Partitas


Classique / Les saisons passent, les caravanes passent, les programmations passent, Piano à Lyon demeure et gagne une belle légitimité dans un milieu musical lyonnais où il n'est pas si simple de faire ses preuves. Le directeur artistique Jérôme Chabannes est un faux dilettante doublé d'un vrai passionné, triplé d'un excellent musicien qui a su programmer cette saison les plus grands interprètes internationaux. Quelques exemples pour mémoire et pour bien saisir la richesse musicale et la touche artistique singulière qu'offre Piano à Lyon à un public mélomanes de plus en plus présent et exigeant. De Michel Dalberto qui a ouvert la saison et a osé concevoir un programme où s'immisce le Winterreise de Schubert qu'a transcendé Stephan Genz, baryton dont l'expressivité semble naturelle, en passant par le très pédagogue et incontournable Jean-François Zygel qui hypnotise les foules au point que chacun se sent musicologue en sortant de ses cours d'interprétation, jusqu'au demi-dieu Nelson Freire, la saison était déjà immense. Elle va se clore avec une autre pointure internationale Nicholas Angelich, pianiste virtuose qui tente de le faire oublier. Parce qu'il est souvent facile de ne voir qu'une certaine virtuosité dans le jeu des plus grands interprètes, Angelich qui le sait, a choisi la Partita n°2 ainsi que la Suite anglaise n°2 de Bach où il peut se montrer brillant mais également contemplatif. Bien sûr, il va également aborder, par la face nord, les très himalayennes Variations sur une valse de Diabelli de Beethoven. Jérôme Chabannes construit ses saisons dans l'obsession de la variété à tous les étages : le style, la notoriété, l'interprétation, la programmation… Pari réussi, le piano peut se porter haut et fier à Lyon.Nicholas Angelich (Piano à Lyon)À la Salle MolièreVendredi 16 mai à 20h30


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