American Express


Musique / La Trans Am, coupé Pontiac dérivé du modèle Firebird, est un mythe américain un peu ringard. Le genre de caisse tape à l'œil customisé avec des flammes et conduite avec des poils qui dépassent de la chemisette. Aux États-Unis, on appelle ça une «muscle car». La Trans Am existe, tenez-vous bien, dans une édition «Burt Reynolds», heureusement limitée (un peu comme Burt, ça tombe bien). Et c'est son modèle de 1982 qui donna ses traits fuyants au bolide de K 2000. On se demande donc bien pourquoi le groupe du Maryland Trans Am a choisi un tel nom, en dehors du fait qu'avec huit albums au compteur, le trio a du kilométrage. Mais Trans Am ayant toujours cultivé une certaine ironie, leur nom est à prendre comme une manière de moquer ce symbole un peu pathétique de la conquête de la route. Reste que s'ils n'ont rien du bolide clinquant piloté par un acteur de série B, les morceaux du trio ont toujours donné l'impression de filer sur une autoroute glacée. Le même genre d'autobahn empruntée en son temps par Kraftwerk. Le propos reste rock, souvent même post-rock (John McEntire de Tortoise les a produit), avec une ligne basse-batterie lancée comme un train fou sans dévier d'un pouce.
Mais c'est le plus souvent l'électronique qui mène cette danse rock comme chez Wire ou même carrément New Order. Au finale, à l'opposé de la musique de routier à la Dire Straits, il y a quand même bien quelque chose comme une impression de rouler à tombeaux ouverts vers l'horizon.
Car oui, sur Sex Change, leur dernier album, en écoutant bien on se dit même que le morceau d'ouverture serait parfait sur le générique de K 2000. Si par exemple, dans la série comme dans la vie, David Hasselhoff conduisait défoncé. Et que Kit le bolide parlant avait pris le volant, comme sur des rails (de coke). Stéphane DuchêneTRANS AM + The RubiksAu Sonic Dimanche 8 juin


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