THE BLACK ANGELS

Directions to See a Ghost Light in The Attic/Pias


Le Brian Jonestown Massacre et les Warlocks s'étant perdus dans les limbes à force de creuser leur sillon, les Black Angels ont depuis deux albums fermement repris le flambeau d'un rock néo-psyché plus aguicheur. Exploitant fiévreusement la veine velvetienne avec une aiguille dans le bras. Sur Directions to See a Ghost, effectivement fantomatique, le shoot administré par les Anges Noirs n'est coupé à rien, soumis à aucune dilution. Il est pur, d'un bloc, psyché et psychotrope, sacrifiant le cerveau aux pires dévorations de l'âme et de ses stimulants.
Comme toujours chez ce porte drapeau du rock anti-Bush d'Austin, Texas, le propos avance au rythme prodigieux de ce pas souterrain et velouté breveté par le Velvet Underground : une armée de fantômes, donc, ou de zombies à la marche inexorable, en quête d'une revanche sur la sanglante histoire américaine (les Black Angels sont obsédés par le Vietnam comme un miroir de l'Irak : moteurs d'hélicoptères en renfort sur Never/Ever). Et comme personne n'a dit aux Anges que le tournant des années 60-70 était loin derrière et les sitars rangés au placard (le frissonnant Deer-Ree-Shee), ils espèrent encore que notre époque n'est qu'un cauchemar prospectif et non la réalité. Ce disque finalement n'est pas sans rappeler, sur le très beau Vikings notamment, les divagations d'un dénommé Josh T. Pearson, croisé catho-austinite illuminé, qui en son temps prenait l'ascenseur vers Dieu avec son groupe Lift to Experience, disparu lui aussi dans les limbes. SD


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