DENNIS WILSON Pacific Ocean Blue, Legacy Edition

Epic/SonyBMG


Frère de Brian et Carl, batteur des Beach Boys, acteur éphémère mais culte (Macadam à deux voies), Dennis Wilson est moins connu pour ses talents, pourtant bien réels, de musicien que pour sa gueule d'ange, ses frasques éthyliques et son amitié avec Charles Manson. Bonne nouvelle : l'été 2008 nous amène la réédition de son magnifique Pacific Ocean Blue (augmenté de l'album suivant, inachevé, Bambu) sorti en 1977. Quand Dennis, dilettante invétéré et jouisseur, s'y attèle, il est bizarrement le premier Beach Boy à se lancer en solo. Et le coup d'essai est d'autant plus surprenant que c'est un coup de maître : barbu comme un prophète pop de 33 ans, le cadet des Wilson s'y révèle compositeur raffiné, rompu aux arrangements voluptueux comme son frère Brian (pièce maîtresse : River song). «Trésor perdu du rock» parmi d'autres, l'album est classé par le magazine Mojo parmi les «100 albums les plus cools du monde». Cool, Pacific Ocean Blue ne l'est pourtant guère. S'il sent effectivement le soleil californien, cet album de fin d'été est surtout une ode élégiaque et mélancolique au Pacifique et à une jeunesse (déjà) perdue (Farewell my friend, End of the Show). Cette mélancolie et cet «Ocean Blue(s)», Dennis finira d'ailleurs par s'y noyer une bonne fois pour toutes. Le 28 décembre 1983, il s'avance dans le Pacifique, saoul comme un cochon, et ne revient pas. Offrant à Pacific Ocean Blue une résonnance posthume toute particulière.
SD


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