FLIGHT OF THE CONCHORDS Flight of The Conchords Sub Pop/Pias


L'été, il faut bien rire un peu ; il paraît que ça retarde la formation des mélanomes. Mais c'est pas non plus tous les ans que Marie-Ange Nardi se fait arracher le bras par un lionceau sur le plateau de 40° à l'ombre. Quant au single de l'été de Greg «Le Millionaire» Basso, c'est même pas pour rire, à ce qu'il parait. Heureusement, pour se ménager un rire estival de qualité, il y a l'album de Flight of the Conchords. Les amateurs de séries pas comme les autres connaissent déjà par cœur les tubes faussement abrutis des deux Néo-Zélandais, Bret et Jermaine, pasticheurs de pop songs et de rock stars : de Prince sur l'hilarant The Most Beautiful Girl in the Room («Tu es si belle que tu pourrais être mannequin à mi-temps») à Bowie, sommet du disque qui singe l'accent aristo-cockney du Thin White Duke sur une parodie de Space Oddity. Au-delà de textes tordants, les Néo-Z brillent également par leurs talents de copistes musicaux, grand pourvoyeur de tubes dans tous les styles (bossa, hip-hop, pop…) et sur tous les sujets : sur l'idiot Foux du Fafa, par exemple, ils s'essaient en touristes à la langue de Molière, le cerveau rongé par un «syndrome Amélie Poulain» : «Je voudrais un croissant / Je suis enchanté / Où est le bibliothèque / Voilà mon passeport / Ah Géwawdepawdieu». Dans la série du même nom, les Flight sont deux pauvres losers qui n'ont aucun succès. Sur disque, ces losers sont magnifiques.
SD


<< article précédent
DENNIS WILSON Pacific Ocean Blue, Legacy Edition