WILLIAM BOURTON Le Western, une histoire parallèle des États-Unis

PUF


La brève histoire américaine s'apprend au moins autant sur les écrans d'Hollywood que dans les manuels scolaires. Le genre ultra-codifié du western en étant la matière principale comme fruit de ce qui fonde l'imaginaire américain : le mythe encore vivace de la «Frontière», récit remâché de l'épopée nationale, d'un esprit de conquête inextinguible. L'auteur se propose d'analyser, de la naissance du cinéma à aujourd'hui, quelques grands westerns par le prisme éclairant du contexte historique de leur réalisation : à la Grande Dépression répond La Chevauchée Fantastique, au Maccarthysme, Le Train Sifflera Trois Fois etc. Manière d'expliquer ce dont on se doutait un peu : comment le western figure l'envers émotionnel de l'Amérique, se collant à ses doutes, à ses tragédies comme à ses idées triomphantes. Autant comme élément nostalgique de l'âge d'or de la Conquête que comme miroir de l'Amérique contemporaine, le regard porté sur cette époque évoluant au rythme des soubresauts politiques du temps présent. Un livre pour les amateurs de western, bien entendu mais qui fonctionne également comme un précis fort utile de l'histoire américaine en tant qu'éternel recommencement. La preuve : sait-on que pour déclarer la guerre au Mexique en 1846, en vue d'acquérir un Texas économiquement alléchant, l'administration américaine usa de faux-prétextes guère plus dignes que l'épisode irakien des «armes de destruction massive» ?
SD


<< article précédent
«Une métaphysique du dérisoire»