WEEZER Weezer (Red Album)

Geffen/Universal


JO de Pékin ou pas, l'été sera rouge. En grande partie grâce à Rivers Cuom(a)o et au petit disque rouge de sa Bande des Quatre : Weezer. Or, le roi des groupes indés américains n'est jamais aussi bon que quand il se décline en couleur. En 94, il y avait eu l'album «bleu», le premier, celui de la révélation, avec ses singles dévastateurs : Buddy Holly, Undone The Sweater Song, Only in Dreams. En 2001, il y avait eu «le vert» et son irrésistible Island in The Sun qui rendait l'été éternel et assurait à Cuomo une rente à vie. Il y a eu aussi quelques albums non colorés, superbes (Pinkerton) ou un peu gauches (Maladroit). Et, enfin, ce retour à la couleur, avec un Cuomo au top de sa forme. Et de sa formule, toujours d'une simplicité évangélique : des chansons pop étincelantes (Dreamin', Troublemaker) trempées dans un bain de désinvolture et une cuve de guitares graisseuses et carillonnantes, avec toujours ces canons dignes de Beach Boys garage. Le single Pork & Beans renvoie ainsi aux belles heures du « bleu » et au single Buddy Holly. Son clip aussi. Mais là où Buddy Holly singeait la série Happy Days (sujet oblige), Pork & Beans est un panégyrique des clips cultes du Net (Chris Crocker, le faux fan éploré de Britney notamment). Car le groupe, après deux septennats, jamais ne se dépare de son humour (The Greatest Man That Ever Lived, aussi drôle que musicalement bluffant) et de cet enthousiasme dégagé propre à l'adolescence ; la nôtre, même si l'âge aidant, elle a, comme la musique de Weezer, viré au rouge. SD


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CHRISTOPHE Aimer ce que nous sommes