Mirrors

d'Alexandre Aja (EU, 1h51) avec Kiefer Sutherland, Paula Patton…


Alexandre Aja avait fait sensation en réussissant le remake d'un Wes Craven vieillot, La Colline a des yeux. Avec Mirrors, il tente de reproduire la formule avec un médiocre film sud-coréen ; mais cette fois-ci, il ne fait pas illusion longtemps… Mirrors est une pauvre série B qui aurait fini directement au vidéoclub si elle ne bénéficiait de la présence de Jack Bauer lui-même. C'est d'ailleurs le premier écueil du film : Kiefer Sutherland est incapable de faire oublier son rôle d'agent de la CTA, tant il a déjà tout joué dans 24, de la course-poursuite à l'affliction, de la parano à la disgrâce. Mais ce n'est rien par rapport à la farandole de clichés que trimballe le scénario. Le concept même du film (les miroirs d'un supermarché dévasté par les flammes renferment une présence démoniaque) répète à l'infini un des effets les plus éculés du genre : le personnage se regarde dans une glace, il se baisse, il se relève et surprise ! ce n'est plus son reflet qui apparaît. Du coup, on ne croit jamais vraiment aux rebondissements (nombreux mais patauds), et les détails un tant soit peu «personnels» (une visite chez des rednecks ordinaires aussi effrayants que la famille monstrueuse de La Colline a des yeux, une direction artistique maîtrisée, une fin pas vraiment heureuse) ne suffisent pas à lever le doute sur la sincérité de l'ensemble. Un coup pour rien ou un gros coup de bluff ?
CC


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