La Vie devant ses yeux

de Vadim Perelman (ÉU, 1h35) avec Uma Thurman, Evan Rachel Wood…


Ça commence comme Elephant et ça finit comme Sixième sens ; entre les deux, un calme plat où l'esthétisme chichiteux et la narration à tiroirs noient le poisson dans un verre d'eau. Uma Thurman est donc très torturée par le drame vécu quand elle était lycéenne : une tuerie façon Columbine où elle a choisi de sacrifier sa meilleure amie, aussi catho coincée qu'elle était délurée, c'est-à-dire, selon la morale du film, tatouée, fumeuse de joints et enceinte de son copain. Perelman valse sans arrêt entre la nunucherie ado et l'accablement adulte, avec des ralentis, des gros plans sur des fleurs et des insectes, des raccords temporels improbables… Et place à tout bout de champ de ce tunnel d'ennui constipé des indices lourdingues pour faire patienter le spectateur jusqu'au prévisible twist final. Qui, non content d'avoir été fait mille fois ces dernières années, vient légitimer les pires penchants chrétiens du film, notamment une très désagréable manière de regarder l'avortement comme le meurtre d'un enfant.
CC


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