Quel monde pour quelles musiques ?


World / S'il y a un domaine où la mondialisation a un aspect positif, c'est bien la musique… À tel point qu'aujourd'hui, l'idée de «musiques du monde» n'a presque plus de sens ! Quand des groupes rock comme Foals ou Vampire week-end s'inspirent ouvertement des musiques traditionnelles africaines ou quand des Brésiliens comme CSS deviennent des figures de proue du mouvement pop, la boussole finit par carrément se dérégler ! Du coup, en cette rentrée, on ne sait plus quoi mettre dans la rubrique «world» : la Nigérianne Nneka (au Transbordeur le 24 octobre), qui chante en anglais un mélange de rap, de soul et d'afrobeat efficace et emballant ? Ou encore la formidable Mélissa Laveaux (le 2 décembre à La Plateforme), née en Haïti, émigrant aux États-Unis avant de s'installer à Paris, où elle enregistre un superbe album aux influences folk (elle reprend Elliott Smith), à la voix soul et aux textes en anglais et en créole ? Et ce vieux routard jamaïcain d'Horace Andy (le 24 octobre au Ninkasi Kao) et son reggae vintage, qui doit grandement son regain de popularité à ses prestations vocales chez Massive Attack ? Ou enfin le duo Rodrigo y Gabriela (au Transbordeur le 20 novembre), qui empoigne la musique mexicaine (leur pays d'origine) et latino, ses guitares et ses percussions, pour en faire une sorte de flamenco rock acoustique accrocheur ? Derniers témoins de cet ébouriffant mélange des genres : la fratrie Kuti qui arrive en ordre dispersé sur les scènes lyonnaises. Le cadet Seun et son groupe Egypt 80 en prem's (au Transbordeur le 9 octobre), l'aîné Fémi en deuz' (le 13 novembre au même endroit). Tous deux revendiquent l'héritage afrobeat de feu leur père Fela, tendance rap-jazz sauce Seun, épicé funk-groove pour Femi… Une chatte n'y retrouverait pas ses petits, on vous dit !
CC


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Les écrivains et la «guerre sans nom»