Deux voix pour l'opéra

Opéra / Une saison toute particulière s'annonce à l'opéra de Lyon puisque Serge Dorny vient de réaliser un rêve, il a nommé pour cinq ans Kazushi Ono à la tête de l'orchestre.


Pouvoir à deux têtes ? Une programmation n'est déjà pas si simple à élaborer seul, qu'en est-il lorsque les décisions sont bipartites ? Comment s'articule cette nouvelle saison ? Si l'on pouvait avoir des craintes avant de voir les productions annoncées, elles se dégonflent vite et laisse place à une curiosité aiguë. Un fil très conducteur cette année, le Héros perdu, va se décliner à tous les étages et sous toutes les formes. Fil rouge de la saison, ces héros se passent le relais d'œuvres en œuvres et atteignent leur épicentre lors du festival qui leur sera dédié. Serge Dorny, comme à son habitude, offre une alternances d'œuvres délicates et d'œuvres plus simples sans jamais tomber dans la facilité. Comme un chef étoilé, il fait mijoter savamment et le résultat semble être d'une belle composition. Le rideau s'ouvre sur La Clémence de Titus de Mozart mis en scène par Georges Lavaudant, metteur en scène fidèle, souvent invité. Opéra peu joué de Mozart tant on lui préfère Les Noces de Figaro ou encore Don Giovanni, La Clémence de Titus se révèle être un magnifique hymne au pardon doublé d'une terrible réflexion sur le pouvoir politique. Le festival «Héros perdu», quant à lui débutera avec Le Joueur de Serge Prokofiev, mis en scène par un inconnu du public lyonnais, le Polonais Grzegorz Jarzyna qui apportera à l'opéra tout ce qu'il connaît du théâtre : «Je suis toujours aussi intéressé de savoir jusqu'où les chanteurs peuvent aller dans la narration». Il faut savoir que Le Joueur n'a jamais été représenté à Lyon, il sera donné là sous la direction du nouveau chef permanant, Kazushi Ono.
Pascale Clavel


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Quel lustre !