Petits et Grands


Scène locale / «J'ai travaillé avec les plus grands, c'est pas pour travailler avec les plus petits», s'insurgeait Jean Rochefort dans l'un des plus puissants nanars de l'ère chrétienne, Les Clés de Bagnole. Rochefort ne parlait évidemment pas de la scène rock lyonnaise mais il aurait pu. Car cette phrase souligne bien les problèmes que rencontrent «les petits» pour simplement se produire, comme l'ont montré certains coups de mou lyonnais de l'an passé : lutte donquichottesque du Citron pour la survie des caf' conç' ; soucis mis en avant par le Collectif des Musiques Actuelles de Lyon ; difficultés des groupes pour sortir leurs albums, ou simplement jouer. Et pourtant malgré tout cela, les lyonnais produisent (ou auto produisent) sans relâche. Ce n'est d'ailleurs sûrement pas un hasard si la saison débute par une belle fête lors de la soirée Carte Blanche de Fake Oddity (9 octobre au Kao), qui présentera son album sous forme de duos avec la fine fleur du rock lyonnais. Le groupe symbolise en effet cette scène prête à aller au bout de l'Europe (en Turquie), s'il le faut, pour enregistrer leurs albums. À cette Carte Blanche, on retrouvera notamment Scalde, qui le 13 novembre, renouera lui aussi avec la scène, au Sirius, après une parenthèse consacrée à l'élaboration de son troisième album. Vale Poher, elle, vient d'en finir avec son deuxième (pour lequel elle cherche un label). En attendant, elle ouvrira pour Laetitia Sheriff à Feyzin puis pour les New-Yorkaises The Bush Tetras à Bourgoin en octobre. Deuxième album (Roulette Russe) en vue également pour Déjà Vu, qui tourne cet automne à travers la France. Quant aux fers de lance d'un noise lyonnais en verve lui, Doppler, leur album Songs to Defy, est dans les bacs et ils sont désormais attendu au Clacson d'Oullins (17 octobre), en préambule à une tournée franco-européenne qui les mènera notamment jusqu'en Italie et en Allemagne. De sortie également, le dernier François Virot, ce folkeux lyonnais qui continue de tourner partout, y compris à l'étranger, sans interruption et sans la moindre publicité. Ainsi que le dernier Ep de We Are Terrorists, les Daft Punk sauce Nantua, sorti comme il se doit le 11 septembre dernier. Enfin pas de démarrage de saison automnale sans ses traditionnels tremplins pop-rock (Dandelyon), jazz (Suivez le jazz et maintenant un Doua de Jazz) ou hip-hop (Buzz Booster). Histoire de se familiariser avec les nouvelles têtes.
Stéphane Duchêne


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Deux voix pour l’opéra