Entourage, saison 3

DOUG ELLIN Warner home video


Vincent Chase, étoile montante d'Hollywood, vient de tourner Aquaman avec James Cameron, un blockbuster idiot qui s'apprête à flanquer une rouste à Spider-man au box-office. Dans le civil, il habite avec ses deux potes, Eric et Turtle, ainsi qu'avec son frangin Johnny, acteur poissard. Quant à son agent, l'hilarant Ari Gold, il est le cynisme et la veulerie faits homme. Cette troisième saison, plus longue que les précédentes, se dévore à toute vitesse, chaque épisode étant écrit avec une idée à la seconde — on aimerait bien savoir combien de spectateurs pigeront certaines vannes tant elles sont référentielles — et interprété par une bande d'acteurs au-delà de la perfection — mention spéciale à Jeremy Piven dans le rôle de Gold. On y croisera un ex-taulard rustre, un vieux producteur obsédé par ses succès d'antan, une agente aussi jolie qu'impitoyable en affaires, des patrons de studio n'ayant jamais entendu les mots «intégrité artistique», un cinéaste indépendant égocentrique réduit à tourner des pornos… Entourage est donc une peinture mordante d'Hollywood, où les gens ressemblent au Coyote du dessin animé : ils mettent des plombes à se rendre compte qu'ils courent dans le vide ! Ce n'est pas la moindre des ironies si, à la fin de la saison, la superstar n'a toujours rien tourné de nouveau, et si son principal exploit a été de juger un concours de strip-tease à Las Vegas. La charge satirique ne prend cependant jamais le pas sur l'attachement que l'on porte à des personnages bien plus complexes qu'il n'y paraît. CC


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