The Mist

FRANK DARABONT TF1 vidéo


Dans quelques années, on se retournera vers le cinéma américain des années 2000, et on constatera une chose : il a cessé d'avoir peur de la noirceur, et ce pessimisme a permis aux cinéastes de se surpasser et d'oser dire haut et fort la vérité sur leur pays. Ainsi de Frank Darabont avec The Mist, série B adaptée de Stephen King, transcendée par la foi incroyable de son auteur dans son sujet. Après un accident mystérieux, la brume envahit une paisible bourgade ; une fraction de ses habitants se réfugie dans un supermarché pour échapper aux monstres cachés dans le brouillard. Parmi eux, une évangéliste, un dessinateur d'affiches de cinéma et son gamin, des militaires en perm, de simples employés, une vieille dame progressiste… La première partie est passionnante car elle montre comment un groupe humain se désorganise face à une menace, laissant parler ses instincts et ses superstitions ancestrales ; la religion, pour Darabont, est la plus dangereuse de toutes. Ce serait déjà courageux d'oser montrer une intégriste chrétienne comme une méchante pire que toutes les créatures du film ; mais trop simple aussi de réduire le mal à ce seul facteur. Après des séquences terrifiantes, Darabont s'embarque dans une fin gonflée, cruelle, où la lâcheté triomphe sur la bravoure. Tourné à l'économie et à l'énergie avec une partie de l'équipe de The Shield (voir le making of, brillant), The Mist fait vraiment peur, montrant un pays en plein marasme, où même les héros commettent l'irréparable. CC


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