KIMYA DAWSON AND FRIENDS

Alphabutt K records/PIAS


Angoissante question pour les trentenaires biberonnés au rock indépendant : comment éviter que leur progéniture ne se retrouve à écouter sur leur équipement hi-tech les scies hors d'âge d'Henri Dès ? Faute de pouvoir initier des mômes au Beat Happening et à Mogwai dès leur plus jeune âge, les alternatives enfantines aux musiques en marge ne courent pas les rues. Kimya Dawson, soudain éclairée par le succès mondial de Juno (ses chansons étaient ce qu'il y avait de mieux dans ce film horripilant de sympathie), a investi cette place libre : le rock indé pour gamins. Alphabutt est donc destiné aux plus jeunes, y compris les non anglophones (à la limite, ils apprendront quelques mots, ça ne leur fera pas de mal). Fait à la maison avec les «amis», ce disque est composé de quinze courtes comptines, allant d'un «alphabet du cul» (traduction littérale du titre) qui pue et qui pète jusqu'à une jolie petite fable sur un météorologiste (weatherman) et des haricots. Kimya Dawson, facétieuse et visiblement ravie de cette récréation, s'amuse à faire du barouf avec les petits en racontant des histoires d'ours, de pandas et de tigres en peluche. Et pimente l'affaire par une chanson très personnelle à la gloire des poils sur les jambes et sous les bras — «Nous sommes tous des animaux», se justifie-t-elle ! Régressif mais franchement rigolo…
CC


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