Journey to the west

MONKEY XL/ Beggars


Jamie Hewlett et Damon Albarn, les deux artistes derrière Gorillaz, ont de la suite simiesque dans les idées. Ils avaient en effet monté Monkey, un opéra en hommage à la Chine qui, aux dires de ceux qui l'ont vu au Théâtre du Châtelet, était bien plus pertinent et moins pompier que les cérémonies d'ouverture de l'odieux Zhang Yimou pour les JO. En attendant qu'un jour cette mise en scène passe par nos contrées, il faudra se contenter de son énigmatique et fascinante bande originale. 22 morceaux qui s'inspirent des traditions musicales chinoises, respectant ses règles de composition mais les étoffant par une matière sonore très occidentale (et très électronique). Par moments, on dirait des inédits de Gorillaz où il manquerait des notes, interprétés par des pop stars chinoises… Certaines chansons sont assez incroyables, comme Confessions of a pig, où le cochon a une voix de stentor aviné, ou encore cette «Marche des volontaires» doublée par un orgue Bontempi. Journey to the west joue constamment — peut-être à l'instar de sa version scénique — sur ce décalage baroque entre la grandeur et sa miniature. Ce pourrait bien être, dans la carrière d'Albarn, l'équivalent de ce que fut pour Tom Waits The Black rider : une BO de spectacle qui s'écoute largement sans l'appui des images.
CC


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Julia