Inventaire en temps d'anniversaire

Classique / Le Petit Bulletin fête son n° 500. Qu'à cela ne tienne, faisons la revue détaillée et minutieuse de tous les «500» en musique dite savante. Tel l'autiste de très haut niveau, balayons en une liste jouissive ou chiante ( selon l'angle d'attaque ) les 500 existants. Pascale Clavel


Les œuvres des compositeurs subissent un classement complexe que le grand public a du mal à saisir. Grâce à cet inventaire, plus aucun problème. Il faut juste le lire au 500e degré pour ne pas tomber dans un profond ennui, tout est question d'angle, ne l'oublions jamais. Pour Mozart, c'est le très illustre Monsieur Ludwig von Köchel qui publia en 1862 le Chronologisch-thematisches Verzeichnis sämtlicher Tonwerke Wolfgang Amadé Mozarts, un catalogue thématique et chronologique des œuvres de Mozart. Pour cette raison, il existe toujours un K devant le numéro des œuvres de Mozart. Le K 500 ? Douze variations en si bémol majeur, pour piano composé le 12 septembre 1786 à Vienne. En ce qui concert Schubert, l'inventaire de ses œuvres a été établi par un illustre personnage (tout aussi méconnu que Monsieur Köchel) Otto Erich Deutsch, musicologue du XXe siècle. C'est en 1951 qu'il réalise le catalogue des compositions de Schubert, faisant précéder de la lettre D le numéro des œuvres de Schubert. Le D 500 ? Un Lied «Phidile». Nous arrivons devant l'œuvre immense de Jean-Sébastien Bach. Qui a classé ce monument ? Comment peut-on s'y retrouver ? vous le saurez en lisant la suite et, si vous êtes arrivés jusque-là, vous êtes réellement un magnifique autiste de très haute volée.

Quid de BWV 500 ?
Les œuvres de Bach sont toujours suivies de l'indigeste BWV. Non, rien ne dit que Bach se déplaçait en voiture. Il s'agit tout naturellement d'un numéro d'ordre dans le catalogue de ses œuvres. BWV pour Bach Werke Verzeichnis. Ce classement, contrairement à beaucoup d'autres, n'est pas chronologique mais thématique. Il a été édité en 1950 par Wolfgang Schmider. Le BWV 500 ? Le choral «So gehst du nun, mein Jesu, hin». Un peu d'histoire maintenant… Vers 500 après J.C : apparition du formidable Plain-chant où l'unité de temps est indivisible. Vers 500 + 500 : apparition des neumes, petites barres inclinées mélangées à des points. Cette écriture musicale est destinée à montrer si la mélodie monte ou descend. Nous sommes encore très loin de l'écriture musicale classique. Il y a 500 ans, Tomàs Luis de Victoria, compositeur espagnol, fut un pionnier dans l'utilisation d'instruments d'accompagnement dans la musique sacrée. Il y a 500 ans, le contrepoint fait rage. Il y a 500 ans les notes portent de drôles de noms : maxime, longue, brève, semibrève, minime, semiminine… Dans 500 ans ? nous en reparlerons…


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