«Vers le téléphone portable »

Entretien / Yann Bergheaud, chef de projet à la Faculté de droit virtuelle, Université Lyon 3. Propos recueillis par Nadja Pobel


Petit Bulletin : À quand remontent les débuts du e-learning ?
Yann Bergheaud : Dans notre faculté de droit, la plateforme pédagogique "Université de droit virtuelle" a été lancée il y a sept ans. Les trois universités de Lyon sont très actives, je ne sais pas si on peut en dire autant pour les autres universités de province et même pour Paris. Ici, on a vraiment la chance de disposer d'une large carte de services numériques.Le e-learning ne va-t-il pas conduire à vider les amphis ?
Non, je ne crois pas. Au début, on pensait qu'on aurait du e-learning totalement dématérialisé avec des enseignants en ligne qui allaient gérer à distance des centaines d'étudiants. Aujourd'hui, on se rend compte des vertus du contact direct entre l'étudiant et l'enseignant. On parle de "blended e-learning", on mixte le présentiel avec les outils du e-learning. Par exemple, un enseignant communique les besoins matériels de son cours en amont (documents à lire...) un peu à l'américaine et, en cours, les étudiants approfondissent certaines notions. À la fac de droit, on ne voit pas baisser les effectifs. Que peut-on imaginer comme outils de travail pour un étudiant dans dix ans ?
Je pense qu'il y aura une convergence des media avec le téléphone portable. Aujourd'hui, il y a une inégalité entre les étudiants qui ont un ordinateur portable et ceux qui n'en ont pas mais tout le monde a un téléphone portable. On n'aura pas un enseignement par SMS, mais il y aura certainement un seul outil pour accéder à la plateforme pédagogique, pour recevoir des informations comme une annulation de cours. Ces outils permettront d'atteindre de nouveaux publics qui ne peuvent pas être à l'université pour des raisons diverses (travail en plus des études, handicap...). On va arriver dans une société du savoir qui touchera de plus en plus de monde.


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