Appaloosa

de et avec Ed Harris (ÉU, 1h55) avec Viggo Mortensen, Renée Zellweger...


Sous le climat rugueux d'un Far West flattant doucettement ses images d'Épinal, Virgil Cole et son adjoint Everett Hitch jouent les redresseurs de torts itinérants et a priori sans attaches. Appelés à la rescousse par les notables de la ville d'Appaloosa, les justiciers vont se confronter à Randall Bragg, salopard surfant sans vergogne sur l'avidité d'un pays en pleine préfiguration économique. En sus, ils vont devoir composer avec l'arrivée d'une sémillante veuve un peu trop esseulée... Difficile (impossible ?) de passer après le décrassage esthétique, viscéral, politique et moral opéré sur la charogne du western par toute l'équipe de la série Deadwood. Ed Harris s'acquitte très honorablement de la gageure en marchant peu ou prou dans les pas du James Mangold de 3h10 pour Yuma, à travers une mise en scène sèche, refusant tout spectaculaire, dans une ambiance crépusculaire où les hommes économisent autant leurs paroles que leurs balles. Ce qui intéresse le réalisateur/scénariste dans son adaptation du livre de Robert B. Parker, c'est plutôt l'auscultation de la pureté idéalisée de la relation entre Virgil et Everett, les confrontations de leur système de valeur, où la justice va dans une outrance sécuritaire connotée mais avec une éthique, au chaos en marche d'une civilisation sur le point de montrer ses crocs expansionnistes. Le glissement de sa représentation héroïque est à ce titre le meilleur atout du film, grâce au jeu de l'impeccable duo Ed Harris/Viggo Mortensen, face auxquels l'atrocement botoxée Renée Zellweger a grand mal à convaincre. Ce bémol mis à part, Appaloosa est un objet d'une belle langueur, à même de satisfaire les nostalgiques d'un genre tombé en désuétude. François Cau


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